Echanges commerciaux : Mayotte confirme sa volonté d’importer de la viande malgache

Bien que Mayotte soit un petit territoire, la production locale ne permet pas d’assurer l’autosuffisance alimentaire, si bien que ce département d’outre mer est obligé d’importer. Des initiatives sont menées pour que davantage de produits alimentaires puissent provenir de la Région même de l’Océan Indien, et notamment de Madagascar.

“Mayotte a besoin de viande. Nous importons notamment du Brésil au lieu de venir importer dans la région”. Ces propos sont de Sidi Mohamed, Vice Président du Conseil Départemental de Mayotte lors de son séjour à Madagascar la semaine dernière. Et de poursuivre que «les vétérinaires de Mayotte et les vétérinaires de la société Bovima (BOnne VIande de MAdagascar) implantée à Madagascar sont en train de travailler ensemble pour que les viandes de Madagascar puissent être importées à Mayotte dans les années à venir». Le respect des normes est de mise et les deux parties travaillent de concert pour lever les freins en matière phytosanitaire selon ses dires. «On doit faire des efforts en ce qui concerne les normes puisque les normes européennes sont faites dans un espace qui n’est pas le notre» note-t-il. Il a indiqué au passage qu’il raffole et consomme de la viande chaque fois qu’il vient à Madagascar, sans pour autant être malade, pour couper court à toute supputation. Nul besoin de rappeler que Bovima est spécialisée dans l’abattage, la transformation, le conditionnement et la commercialisation des viandes carnées à Madagascar. Respectant les normes requises, une grande partie de sa production sera destinée à l’exportation. Néanmoins, il faudra également obtenir le feu vert pour que cette exportation de viande de Madagascar vers Mayotte puisse se faire.

Rencontre avec le SIM

Le week-end dernier, une délégation mahoraise conduite par Sidi Mohamed s’est entretenu avec des représentants du Syndicat des Industries de Madagascar. Plutôt que de rester chacun de son côté, il importe selon ses dires de renforcer la coopération et de développer l’espace commun qu’est la région océan indien dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant. Hassim Amiraly, Président du SIM a lui aussi mis en exergue l’importance d’une consolidation de nos relations et des échanges commerciaux. Il a par ailleurs rappelé qu’il y a quelques années de cela, des tomates en provenance de Madagascar ont été refusées une fois arrivées à La Réunion et détruites. Pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent, les produits doivent être constatés dès le départ. Les marchandises ne seront expédiées que s’ils suivent les normes requises. Le président du SIM a par ailleurs souligné que dans la recherche d’opportunités d’affaires, les marchés régionaux doivent avoir toute leur place.
Sidi Mohamed a touché un mot sur le manque d’infrastructures hôtelières de qualité à Mayotte. En raison du boom démographique, Mayotte a également besoin de construire plus de 600.000 logements à Mayotte. Mais il n’y a pas assez d’entreprises dans le BTP pouvant relever ce challenge. Lorsque la demande publique est énorme, des chantiers en cours ferment faute d’entrepreneurs. Le président du SIM a annoncé que des opérateurs malgaches se rendront prochainement à Mayotte afin de constater de visu les réalités et opportunités sur place et voir les différentes possibilités de coopération.

C.R

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