Employées rapatriées du Koweït : Une dizaine de femmes victimes de viol

Si le sujet avait été quelque peu relégué au second plan durant ces dernières années, il revient aujourd’hui sur le tapis. Les mésaventures des jeunes malgaches, travailleuses domestiques à l’étranger, reviennent en mémoire.

Les jeunes femmes malgaches qui ont travaillé au Koweït ont subi des violences physiques et morales, d’après leurs témoignages. De retour au pays samedi dernier grâce aux interventions du gouvernement, ces jeunes filles ont bien voulu témoigner de leur mésaventure au Koweït. Natacha, originaire d’Andapa, a quitté depuis 2 ans sa ville natale pour un emploi au Koweït. « L’Agence de recrutement qui voulait me placer m’a promis une vie de rêve au Koweït. Que je serais bien rémunérée et bien traitée… Mais à mon arrivée au Koweït, ce fut une toute autre situation qui se produit. Je n’étais pas autorisée à sortir de la maison, et cela fait près d’un an maintenant que je n’aie pas touché de salaire. En plus, j’ai fait l’objet de violences physiques… ».
La jeune fille était contrainte d’accepter les faits, de vivre ce qu’elle appelait « l’enfer » et de prendre son mal en patience. Elle voulait quitter son employeur depuis longtemps, mais n’était pas en mesure de le faire. « Après plusieurs tentatives de fuite, j’ai pu enfin sortir de la maison, profitant de l’absence de mes patrons qui étaient parti en mission à l’étranger », a relaté Natacha. Elle est allée se réfugier auprès d’une agence étrangère près de sa ville et c’est là qu’elle a profité pour adresser une demande d’aide à sa famille.
Le cas de la dénommée Natacha n’est pas isolé. Toutes les 46 jeunes femmes qui sont de retour samedi dernier ont affirmé avoir été victimes de violences physiques, morales et même sexuelles. Une dizaine ont témoigné avoir été victimes de viol. Presque chaque jour, ces jeunes femmes, d’après leurs témoignages, ont été violées soit par leurs employeurs, soit par des amis de leurs employeurs. Le viol serait devenu leur lot quotidien.
Une autre a témoigné avoir subi des violences physiques quotidiennes. « Mon patron m’interdit de sortir pour consulter un médecin, alors que je porte souvent des plaies et des hématomes. J’étais obligée de me soigner moi-même avec des moyens précaires ».
Le gouvernement malgache est actuellement en pourparlers avec des responsables Koweïtiens en vue d’un accord à ce sujet. En effet, le marché du travail dans ce pays est encore très vaste et il importe d’agir en collaboration avec eux.

Vélo Ghislain

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