Entreprises : Nécessité d’un pacte avec l’Etat et les organismes sociaux

Les opérateurs économiques attendent beaucoup de la rencontre avec l’Etat prévue en fin de semaine. Il est temps de stopper l’hémorragie qui touche le secteur privé selon eux. Le Directeur Général de Miarakap, le premier fonds d’investissement à impact à Madagascar ne manque pas de livrer son analyse et de partager ses suggestions, notamment par le biais des réseaux sociaux.

“Les entreprises sont le moteur de l’économie et la consommation en est le carburant. Or, mettre du carburant dans des moteurs cassés n’a jamais fait avancer une voiture plus vite ». Ces propos sont de Emmanuel Cotsoyannis Directeur Général de Miarakap. Selon lui, « les entreprises qui sont en difficulté majeur depuis trois mois n’ont pas le choix. Elles vont devoir licencier, cesser de payer les loyers, bloquer les paiements aux fournisseurs. Elles devront également payer leurs impôts et charges sociales ou alors basculer dans l’informel. Au pire des cas, elles seront obligées de déposer le bilan, et fermer définitivement ».
« Dans l’immédiat, ces entreprises n’ont pas besoin de subvention ni de crédit bancaire (cela viendra, au moment de la reprise). Ce dont elles ont besoin aujourd’hui ne demande pas de modéliser des plans complexes. Ce dont elles ont besoin c’est de conclure un Pacte avec l’Etat et les organismes sociaux ». Suite à un engagement réciproque, l’administration devrait accepter que les sociétés ne paient ni impôts ni charges sociales pendant la durée de la crise avec comme contrepartie l’engagement de préserver les emplois. Dans le cas où ce ne serait pas possible particulièrement pour les entreprises qui sont totalement à l’arrêt, les organismes sociaux devraient prendre en charge une indemnité de chômage.

Manque à gagner fiscal

Pour sa part, le Président Andry Nirina Rajoelina a indiqué dans sa récente intervention télévisée que des mesures économiques et fiscales ont déjà été prises par l’Etat, tout en reconnaissant qu’elles s’avèreraient peut-être insuffisantes. Ces mesures ne sont pas sans impact sur les caisses de l’Etat. Le report du paiement de l’impôt synthétique a engendré un gap de 19 milliards d’Ariary d’après lui, tout comme le report d’autres échéances fiscales (TVA, IRSA) entraînant un manque à gagner de 21 milliards d’Ariary environ.
Le non paiement des impôts creusera davantage ce gap mais il s’agit d’un mal pour un bien soutiennent de nombreux entrepreneurs. « Ces mesures doivent vite arriver, sans quoi les entreprises agonisantes aujourd’hui mourront demain et le manque à gagner fiscal et social pour l’administration ne durera pas seulement le temps de la crise mais jusqu’à 5 à 10 années » précise le Directeur Général de Miarakap. « A l’inverse, soutenir les entreprises, moteurs de l’économie, produira naturellement l’essence pour la faire tourner et permettra le maintien de l’emploi et la survie des entreprises » conclut-il.

Recueillis par Claudia R.

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