Evacuation de Claudine : Le SMM dénonce une «évasion organisée»

Evacuation de Claudine : Le SMM dénonce une «évasion organisée»

« Une évasion organisée », c’est en ces termes que le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM), représenté par sa présidente Fanirisoa Erinaivo, a qualifié l’évacuation sanitaire de Claudine Razaimamonjy à l’île Maurice, lors d’une conférence de presse à la Cour Suprême d’Anosy, hier. S’étant fixé comme devoir de veiller au respect de la loi dans le but de préserver la crédibilité et l’indépendance de la Justice, le SMM a dénoncé des violations flagrantes des textes en vigueur par rapport à l’évacuation sanitaire de l’opérateur économique, juridiquement censée être détenue préventivement. Par conséquent, le SMM n’entend pas rester les bras croisés, scandant l’existence d’irrégularités flagrantes qui s’apparentent à une tentative de soustraction à l’application de la loi. le SMM estime que cette évacuation sanitaire n’a pas respecté la procédure, elle est viciée, mettant ainsi en relief les irrégularités constatées dont un défaut de visa portant accord du procureur général de la Cour d’appel, du juge d’instruction et du substitut chargés du dossier, l’absence de visas portant sur une contre expertise médicale du médecin auprès du ministère de la Justice et du médecin de l’établissement pénitencier ainsi que l’absence de communication de l’identité de l’hôpital d’évacuation. Me Fanirisoa Erinaivo a indiqué avoir contacté personnellement les hauts responsables à différents niveaux en charge des procédures en question, mais ces derniers ont rétorqué ne pas être au courant du dossier. Le SMM se demande en outre qui a signé les autorisations ayant permis à Claudine Razaimamonjy de bénéficier d’une Evasan à l’île Maurice. Le SMM a également rappelé que la personne incriminée a déjà été par deux fois frappée d’Interdiction de Sortie du territoire (IST), datant de novembre 2016 et avril 2017, et que la Police de l’Air et des Frontières a déjà été notifiée de cette décision. Toujours dans le cadre de cette affaire, Me Fanirisoa Erinaivo a ajouté que le SMM a eu un entretien avec le procureur général, l’autorité suprême en charge du dossier, hier dans la matinée. Tollé dans le camp du SMM, le procureur général a révelé ne pas avoir été signifié de l’existence d’un tel dossier. Le SMM se demande ainsi par quelle magie Claudine Razaimamonjy a-t-elle réussi à outrepasser cet acte judiciaire et quitter le territoire malgache alors que les IST n’ont pas été levées ? Le SMM a également saisi cette occasion pour dénoncer les incitations à la révolte et autres pressions portant entrave à la Justice perpétrées par certaines hautes personnalités qui sont censées être garantes de l’Etat de droit, se référant ainsi à ce phénomène qui consiste à recourir à l’intervention de certaines associations revendiquant la relaxe de la prévenue. Ce corps réitère en outre que nul ne peut se soustraire à la loi de quelque manière que ce soit. Pour tous ces motifs, le SMM prévoit de saisir la Police Judiciaire et réclame l’ouverture d’enquêtes et de poursuites vis à vis de tous les auteurs, co-auteurs et complices de ces violations de la loi.

L.R

Imprimer Imprimer
Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.