Exploitation illicite d’or : Ruée à Andranolava, Ivohibe

L’or fait l’objet d’une ruée partout où on le trouve… jusque dans les aires protégées ! Il en est ainsi du Corridor d’Ivohibe où des actes illégaux sont déjoués.

Des orpailleurs ont envahi le Corridor Forestier Ambositra-Vondrozo (COFAV) District d’Ivohibe. Bien que l’exploitation soit prohibée dans les aires protégées, ils y ont érigé des huttes, pour leur habitation provisoire, le temps d’amasser… de l’or. L’exploitation se fait de façon traditionnelle avec des tamis et des batées.
Cette exploitation illicite d’or a été découverte il y a une dizaine de jours, grâce à la mobilisation d’une brigade mixte conduite par l’équipe de la Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable (DREDD) Ihorombe, avec les représentants du Chef District d’Ivohibe, la Police Nationale, la Mairie d’Ivon­go, le Fokontany et la communauté villageoise VOI (Vondron’Olona Ifotony) d’Andranolava. Les 104 huttes qui ont été érigées sur une superficie de près de 20Ha ont alors été détruites et 173 personnes ont été expulsées du COFAV. Une dégradation notable de l’environnement, a par ailleurs été constatée dans cette aire protégée pour ne citer que la coupe illicite de 200 arbres. Ces infractions se sont produites dans 7 différentes localités du Fokontany Andranovala, Commune rurale d’Ivongo.

Exportation et formalisation

Si la production informelle est difficilement traçable, l’or sortant du territoire malgache, indépendamment de sa production, devrait être normalement soumis à une déclaration en douane. « 2423,4 kg d’or ont été exportés officiellement en 2019 », a fait savoir l’Agence Nationale de la filière Or (ANOR). Les principales destinations de l’or malgache sont Dubaï, Hong-Kong et Singapour. C’est en 2018 que le volume d’or, exporté officiellement, a été le plus important, avec 3.051 kg.
Lors d’un atelier qui s’est tenu l’année dernière sous l’égide de l’ANOR et du ministère des Mines, il a été précisé que l’exportation totale d’or était entre 10 et 12 tonnes en 2013 si la déclaration officielle était de 3 tonnes environ.
Dans son bulletin, la Banky Foiben’i Madagasikara précise que l’ANOR est actuellement en train d’établir des stratégies pour canaliser toutes les pratiques informelles vers le secteur formel. Cela se fera par le biais de constitution de base de données des opérateurs dans le secteur de l’or et de la confection de la cartographie des gisements d’or de Madagascar. « La canalisation dans le circuit formel et la valorisation (transformation et affinage) locale d’une grande partie de la quantité annuelle d’or exploitée à Madagasikara permettrait à ce produit : d’être une des principales sources de devises du pays ; d’être un des instruments de mise en œuvre de la politique monétaire ; de contribuer effectivement au développement durable et à l’amélioration du bien-être de la population ».
A noter qu’un partenariat a été signé entre la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) et le ministère des Mines et des Ressources stratégiques. Le but est de normaliser le secteur aurifère et de constituer une réserve nationale d’or.

Claudia R.

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