Exportation : La vanille malgache perd en crédibilité

Exportation : La vanille malgache perd en crédibilité

La vanille malgache, un des produits phares de nos exportations, perd du terrain. Et malheureusement à cause de raisons internes. Le ministère essaie d’identifier les raisons de cette détérioration de la situation qui peuvent porter un coup fatal à ce secteur, jadis, prospère…

“L’exportation de la vanille devrait être revue de moitié cette saison », a annoncé Irène Souchaud Rahariseta, présidente de la Plateforme Nationale de la Vanille (PNV) hier, en guise de prévisions, en marge de l’atelier sur la vanille, à l’initiative du ministère du Commerce, au Development Learnig Center d’Anosy.
La qualité déplorable de la vanille malgache en constituerait visiblement la principale cause. Effectivement, selon les explications reçues à cette occasion, de nombreux facteurs sont à l’origine de la dégradation de la qualité de la filière vanille. Irène Souchaud Rahariseta a mis en relief la cueillette précoce des gousses encore vertes ou encore le phénomène d’insécurité, caractérisé par le vol de vanille verte qui a connu une certaine ampleur depuis quelques temps maintenant. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la production.
La présidente de la PNV a expliqué que le processus de développement de la vanilline n’est pas encore arrivé à son terme, la vanille verte ayant à peine atteint les 40%  de sa capacité, présente un faible taux de vanilline tournant autour de 0,8 à 1.2, la norme étant de  de 1.7 à 2.4. Irène Souchaud Rahariseta a également indiqué que la hausse du prix de la vanille sur le marché local occasionne une baisse de l’exportation, les principaux preneurs affichent une certaine réticence à la qualité déplorable de nos produits.
Par conséquent, les principaux pays importateurs sont contraints de se tourner vers les produits de substitution afin de combler leurs besoins.
Cet atelier, qui constitue la suite logique des Assises nationales organisées à Sambava au mois de novembre 2015, consistait, entre autres, à permettre aux autorités étatiques, à la PNV ainsi qu’aux principaux acteurs de la filière, de résoudre les problèmes qui minent la filière et déterminer les mesures à prendre en vue de redorer le secteur et d’améliorer ainsi la qualité de la vanille de Madagascar. Le ministre du Commerce et de la Consommation, Henri Rabesahala, a entre autres, suggéré la mise en place des différentes structures en charge de la filière, laquelle a été attribuée à la PNV, la mise en œuvre d’une stratégie de sécurisation afin de protéger la récolte pour qu’elle puisse arriver à maturité, l’amélioration de la qualité de nos produits afin de reconquérir la confiance des pays importateurs de vanille, et l’importance des mesures d’assainissement. Le ministre du Commerce a également annoncé, à titre de disposition, que son établissement a déployé des émissaires chargés de surveiller la cueillette des vanilles, laquelle devrait s’effectuer au mois de juillet prochain et non aux mois de janvier de cette année. Henri Rabesahala a mis en garde les récalcitrants, qui devraient faire l’objet de sanction en cas d’infraction aux règles régissant la filière.

L.R

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