Falihery Ramakavelo : “La peste affecte notre économie”

Falihery Ramakavelo : “La peste affecte notre économie”

Cette épidémie de peste a des effets vraiment néfastes dans la vie des malgaches, et le comble, c’est l’économie du pays même qui commence à ressentir les conséquences. Les économistes commencent à tirer la sonnette d’alarme.

Une fois que la peste qui sévit à Madagascar fait la Une des presses étrangères, cela ne peut que ternir l’image du pays, la peste véhiculant psychologiquement une image de saleté, de l’avis de l’économiste Falihery Ramakavelo.
«Cette psychose de la peste à Madagascar a des impacts économiques énormes». Le premier impact porte sur le tourisme. Les personnes qui souhaitent passer des vacances à Madagascar vont hésiter. D’après les précisions de notre interlocuteur, il y aura certainement une baisse de la fréquentation touristique. «Ce qui est dommage puisque le tourisme était sur une phase ascendante». Madagascar est une destination très appréciée, mais les informations véhiculées sur la peste peuvent nuire à la réputation du pays. Nul besoin de rappeler qu’Air Seychelles, par exemple, a suspendu la desserte Madagascar depuis le 08 Octobre dernier.
Le second impact concerne les investissements. Les investisseurs qui prévoient de venir à Madagascar vont réfléchir à deux fois. Ils risquent, soit de reporter, soit d’annuler leur projet.
Falihery Ramakavelo estime qu’il faut que l’Etat prenne ses responsabilités pour rassurer non seulement la population mais également les partenaires étrangers. D’après ses dires, l’heure n’est plus à se défausser de sa responsabilité en pointant du doigt les communes comme responsables.
C’est comme si un pays étranger allait nous attaquer. La défense nationale est une prérogative de l’Etat. «Si on n’arrive pas à stopper ce fléau, c’est toute la population malagasy qui risque d’être menacée. C’est un problème de défense nationale, c’est au gouvernement de prendre ses responsabilités».
L’une des mesures à prendre serait d’obliger les «Fokonolona» de chaque Fokontany à nettoyer leur quartier. Il faudrait également un cordon sanitaire dans les lieux où la situation face à la peste commence à être grave. Enfin et non des moindres, une chaîne d’information doit être organisée, de manière à ce que les Fokontany puissent informer rapidement les responsables de la santé en cas de suspicion quelconque.

C.R

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