Famine dans le Sud : 10 personnes décèdent par jour

Famine dans le Sud : 10 personnes décèdent par jour

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Ce qui s’était passé il y a une vingtaine d’années de cela dans le Sud de Madagascar revient dans les mémoires. La famine ou le Kere a tué des gens. Les conditions sont réunies pour qu’un tel phénomène réapparaisse dans cette région de l’Île.

Dix personnes par jour meurent de la famine ou Kere, qui sévit depuis des semaines maintenant, dans les zones enclavées du Sud de Madagascar, apprend-on de source locale. Rien que dans la commune rurale d’Anjapaly, district de Tsihombey, région Androy, les décès sont de 2 à 3 personnes par jour en moyenne, a rapporté le maire local, Bernard Tolia, à l’occasion d’une rencontre avec la presse hier dans un restaurant d’Analakely.
Épaulé par une dizaine de maires, originaires du Sud, Bernard Tolia adresse un SOS à l’endroit des autorités compétentes et les invite à se pencher davantage sur la situation qui prévaut dans cette partie de la Grande île. La situation serait visiblement critique si l’on se réfère aux témoignages du maire de la commune d’Anjapaly, Bernard Tolia. L’eau se vend à 1 200 Ar le litre, encore faut-il en trouver… Les habitants sont obligés de parcourir un trajet de 15 km, bien souvent à pied, pour trouver un puits fiable, la terre s’effrite, rendant la culture impossible, la population bovine et caprine s’amaigrit et se meurt. Faute de nourriture, la population se contente de manger des cactus que l’on adoucit dans des cendres. Cette situation a pour conséquence un phénomène d’exode massif, les habitants, du moins, ceux qui ont réussi à faire des économies pour faire le voyage, émigrent vers les villes les plus proches, dont Toliara, dans l’espoir d’une situation meilleure.
Les maires, dont celui de la commune d’Anjapaly, ne ménagent pas leurs peines pour tenter de trouver des solutions à ce fléau. Il en est ainsi du renforcement des programmes d’urgence dont celui des pluies artificielles, de la mise en place d’infrastructures de survie telles que les barrages pour permettre aux populations d’entreprendre une culture de subsistance. Cette région est connue pour ses nombreuses potentialités, cependant les moyens de les exploiter font grandement défaut.

L.R

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