La Fédération des Ex-Détenus Politiques FEDEP revient à la charge pour revendiquer l’effectivité de la réconciliation nationale. Elle a organisé une rencontre avec la presse hier à Antaninarenina, avec l’assistance de maître Willy Razafinjatovo, dit Olala. «L’objectif d’une telle réconciliation est d’éradiquer et de prévenir les crises récurrentes, de soigner et de guérir les blessures du passé et d’établir de saines fondations pour l’avenir de Madagascar » a indiqué Henri Rakotomalala, dit Riribe, co-président de la FEDEP. Il a insisté sur l’importance d’une réconciliation nationale effective pour instaurer un climat d’apaisement et parvenir à un développement durable. Pour Me Olala, une volonté politique suffit pour sortir le « décret d’application » sur la réconciliation nationale tant attendue.
«Les anciens détenus politiques ont été inculpés pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Nous avons droit à des réparations et des indemnisations» a pour sa part rappelé le colonel Behavana Jean Baptiste, président de la FEDEP. La fameuse feuille de route de sortie de crise établie en 2011 prévoit en effet en son article 26 que « toute personne victime des événements politiques entre 2002 et la date de signature de la FDR qui aurait subi des préjudices de quelque nature que ce soit aura droit à réparation et/ou indemnisation par l’Etat dont les modalités seront fixés par le Filankevitry ny Fampihavanana Malagasy FFM ».
La contribution de l’Etat sera minime par rapport à l’enveloppe qui sera accordée par la communauté internationale soutiennent les ex-détenus politiques. La FEDEP n’a pas manqué de rappeler que le FFM a travaillé pour une amnistie. Cette structure a été remplacée plus tard par le Conseil du Fampihavanana Malagasy CFM. La FEDEP regroupe 1868 détenus politiques, 167 sont décédés et 1243 ont déposé des dossiers au près du CFM
La Fédération des Ex-Détenus Politiques sollicite une rencontre avec le président Andry Rajoelina. «Nous avons déjà envoyé une demande d’audience à six reprises, et cela est resté sans suite. Notre patience a des limites. Nous fixons un délai jusqu’à fin mai 2021 pour que nos revendications soient satisfaites. Si rien n’est fait d’ici là, nous allons prendre une décision politique et rien ne pourra nous arrêter » a conclu Henri Rakotomalala.
Claudia R.
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