Le secteur de la vanille occupe une place majeure dans l’économie nationale. Les planteurs sont la clé de voûte tant de la production que de l’exportation. Cependant, ils s’estiment être victimes de manque de considération, d’après leurs représentants qui ont fait le déplacement dans la capitale. «Au cours de ces dernières années, nous constatons que nos droits sont bafoués », ont-ils avancé hier au cours d’une rencontre avec la presse, qui s’est tenue à Antaninarenina. Bien que l’Etat ait fixé le prix plancher de la vanille, les planteurs n’en ressentent aucune retombée positive. Par ailleurs, les prix de référence de 70.000 Ar le kilo de vanille verte et de 350.000 Ar le kilo de vanille préparée ne sont pas toujours respectés. « Si le prix de la vanille à l’export est à 250 USD, seuls 6% reviennent aux paysans planteurs », déplore Fety Rasolofo, de la Coalition Nationale de Plaidoyer Environnemental (CNPE).
Dans une lettre ouverte adressée aux autorités dirigeantes (président de la République, premier ministre, ministre de l’industrie, du commerce et de la consommation, ministre de l’économie et des finances, ministre de l’agriculture et de l’élevage, ministre de l’intérieur), les coopératives de planteurs de vanille de la région de SAVA et le groupement des coopératives de la région Analanjirofo font part de leurs multiples doléances. Les planteurs sont faiblement représentés dans le Conseil National de la Vanille (CNV), dans la Commission Technique Paritaire du CNV ainsi que dans les Comités régionaux de la vanille. Jean Michel Razafindrazaka, président de l’Union Avama Analanjirofo, estime qu’il importe aujourd’hui d’instaurer un certain équilibre.
L’avis des planteurs devraient également être pris en compte dans la détermination des dates de campagne de la vanille, a soutenu Totovao Miadana Albert, conseiller national de l’association FTMVM (Fikambanan’ny Tantsaha Mpamboly lavanila malagasy). Les changements climatiques de ces dernières années ont influé sur les calendriers culturaux et les réalités sur terrain devraient conditionner la fixation des dates des campagnes. «Il arrive que les vanilles arrivent à maturité bien avant la campagne alors que la collecte est interdite hors de la période fixée. A contrario, une campagne tardive entraîne des pertes colossales», déplorent les planteurs. De leur avis, l’Etat devrait continuer de fixer les prix planchers de la vanille en concertation avec les planteurs et les différentes parties prenantes, et renforcer les contrôles pour s’assurer de l’application effective de ces prix. Les planteurs invitent, par ailleurs, leurs pairs à adhérer aux coopératives pour défendre leurs droits.
C.R
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