Fin tragique d’un ex détenu : Enterré vivant après avoir… prié

Fin tragique d’un ex détenu : Enterré vivant après avoir… prié

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Peut-on faire justice à partir de simples préjugés ? Si un individu a fini de purger sa peine légale pour une ancienne condamnation, devrait-il continuer d’être un hors-la-loi ?… La justice populaire a de nouveau fait son oeuvre à Moramanga. Les faits.

Encore une autre victime de vindicte populaire dans notre pays.
Un père de famille, maçon de son état, venait de purger sa peine d’emprisonnement. Il voulait alors chercher du travail afin de réintégrer la société. Mais pour de nouvelles fausses accusations, formulées par son hôte, l’homme a fini par perdre la vie, enterré vivant. Les faits se sont déroulés à Ambohibary Moramanga, à mi-janvier dernier.
Ce père de famille venait de recouvrer la liberté, après avoir purgé sa peine. Il avait été condamné pour complicité dans un vol de bovidés. Il a été incarcéré à la Maison centrale de Moramanga.
Selon les explications qui nous sont parvenues, avant sa libération, un de ses co-détenus lui a fourni une adresse à Moramanga, où il pourrait séjourner quelques temps et trouver du travail. Il s’attendait alors à séjourner chez un employeur potentiel, à même de lui donner du travail, étant donné qu’il avait besoin d’argent pour rentrer chez lui à Ambatondrazaka. Par la même occasion, toujours avant de quitter la prison, ses co-détenus lui ont confié des messages à transmettre à leur famille respective.
Arrivée à l’adresse indiquée, à Moramanga, il avait été reçu par l’épouse de l’employeur. Une fois installé, il voulait ressortir pour transmettre les messages de ses amis. Il devait alors se rendre dans un village voisin. Pour ce faire, il devait déposer et laisser ses affaires auprès de son hôte.
Mais à ce stade, l’histoire a viré au drame. Une fois qu’il ait franchi le seuil, son hôte s’est mise à ameuter le quartier en criant et en appelant au secours, le désignant ainsi de tous les noms, voleur, cambrioleur, violeur…
Les riverains se sont précipités au secours de la femme et se sont mis à le rouer de coups. L’infortuné père de famille a été entièrement neutralisé. Ses agresseurs l’ont alors obligé de creuser sa propre tombe. Incapable de se débattre, ni de formuler une seule parole, il s’est résigné à son sort, aussi injuste que ce soit, et s’est mis à prier. A voix haute. Comme on le lui avait appris en prison. Au terme de sa brève invocation, les habitants lui ont assené un coup violent sur sa nuque. L’homme est tombé à terre, complètement assommé.
Un enfant avait été témoin, impuissant, de cette scène atroce: «il se débattait avec ses mains et ses pieds, mais il restait impuissant devant la force et la violence de ses agresseurs. Les gens l’ont jeté dans le trou qu’il avait lui-même creusé», a-t-il expliqué.
Un autre témoin s’est empressé d’alerter les gendarmes.
La gendarmerie a mené ses investigations. Bilan, 40 personnes arrêtées dont 7 envoyées en prison.

Fah Andriamanarivo.

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