Fiscalité : Des mesures en faveur du secteur Tourisme et des zones franches

Les impacts de la crise sanitaire sont de plus en plus lourds à porter par les opérateurs économiques et les entreprises, notamment en termes de fiscalité.

Si de nombreux opérateurs ont souhaité l’annulation du paiement des impôts, l’Etat a décidé, suite à la réunion du président de la République avec les représentants du secteur privé, de reporter les échéances de paiement. Une mesure qui, de l’avis de certains opérateurs, constitue une bombe à retardement.
« Le tourisme, spécifiquement l’hôtellerie, les agences de voyages, le transport aérien ainsi que les entreprises des zones fran­ches industrielles exercent des activités directement frappées de plein fouet par la crise sanitaire occasionnée par le Covid-19 », précise un communiqué de la Direction Générale des Impôts. C’est pourquoi, l’Etat a décidé d’adopter des dispositions particulières exclusivement pour ces secteurs, suite à la rencontre avec le secteur privé du 17 Juin dernier à Iavoloha.
Parmi les mesures annoncées, « le maintien de la suspension d’office de paiement de l’acompte bimestriel de l’Impôt sur les Revenus IR, report des obligations de déclaration et de paiement de l’IR au 15 Août 2020, report des échéances de déclaration et de paiement de la TVA et de l’IRSA et régularisation de toutes les échéances écou­lées avant le 15 Août 2020 ». Les différentes mesures d’allègements fiscaux adoptées jusqu’ici pour soutenir toutes les entreprises, sont évaluées à plus de 135 milliards d’Ariary.
Les mesures sélectives annoncées dernièrement constituent, certes, un soutien pour les entreprises œuvrant dans ces domaines, mais elles demeurent insuffisantes de l’avis de plus d’uns.
«Pour le secteur du tourisme, cette année sera une année blanche qui a commencé par une période creuse en début d’année, suivie par la pandémie. Il n’y a aucun touriste et aucune recette et le secteur sera aussi le dernier à se relever au dernier trimestre de cette année ou au début de l’année 2021 » regrette un opérateur. Dès que le travail reprendra son cours normal, les entreprises feront-elles face à des contrôles fiscaux ? craignent des opérateurs. « Comment s’acquitter des impôts et des charges lorsque l’on perd de l’argent ? », se désole-t-il.
Des entrepreneurs œuvrant dans d’autres domaines soulignent pour leur part que la crise n’épargne aucun secteur. «Les mesures d’allègement ne devraient pas se limiter au tourisme et aux entreprises franches industrielles ». Sauf changement de dernière minute, les autres secteurs doivent respecter leurs obligations fiscales qui devraient se faire d’ici la fin de ce mois, soit, demain. Les entreprises du secteur privé sollicitent une annulation pure et simple.
Des observateurs estiment qu’un report s’apparente à une bombe à retardement qui explosera tôt ou tard, avec les impacts que cela entraînera pour les entreprises qui sont déjà au bord du gouffre. « Des entreprises seront obligées de recourir au chômage technique, voire, au licenciement. Des menaces de dépôt de bilan pèsent également sur plusieurs d’entre elles tout comme le basculement vers l’informel qui n’est pas à écarter ».

Claudia R.

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