FIVMPAMA : L’année 2015 a été décevante

FIVMPAMA  :  L’année 2015 a été décevante

Chacun a sa perception de cette année 2015 qui prend fin ce jour. Erick Rajaonary, Président du Groupement Patronal FIVMPAMA ou Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy, nous a livré son point de vue.

MA-Laza : Quel bilan pouvez-vous tirer de l’année 2015?

Erick Rajaonary: Je crois que comme tous les industriels malgaches, tous les opérateurs économiques sont déçus du résultat si ce n’est que le taux de croissance de 5% initialement prévu qui n’a pas été atteint pour diverses raisons. 2015 a également été marquée par une dépréciation de la monnaie nationale. La baisse de l’Ariary ne favorise pas l’importation. La situation est assez grave quand on regarde les chiffres macro-économiques. Les obstacles ayant affecté le climat des investissements ont été nombreux pour ne citer que l’insécurité, l’indépendance de la justice, la corruption, les problèmes de la JIRAMA, d’Air Madagascar…

MA-Laza: Comment percevez-vous la Loi de Finances 2016?

Erick Rajaonary: Nous sommes également déçus par la Loi de Finances 2016 car nous avons demandé des mesures pour assurer le développement économique de Madagascar, notamment pour permettre la création d’emplois, mais elles n’ont pas été prises en compte. L’exonération d’impôt sur les revenus des entreprises nouvelles a été supprimée, la TVA de 10% pour le tourisme a été supprimée, la déduction sur les carburants pour les entreprises n’a pas été retenue. On veut développer le secteur privé et le secteur économique dans son ensemble, mais on a des réglementations qui ne cadrent pas avec ce courant d’idées.
Pour l’année prochaine, les prévisions de taux de croissance sont de 4,5% avec un taux d’inflation de 7%. On ne peut pas avoir de croissance quand on a une inflation très élevée.

MA-Laza : Quelles sont donc vos attentes par rapport à l’année prochaine?

Erick Rajaonary: Nous appelons les autorités pour qu’elles prennent des décisions permettant d’avoir des réglementations propices au climat des affaires à Madagascar. Le développement économique ne peut se faire que par le secteur privé. A Madagascar, 90% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Il faut donner des résultats économiques qui ont un impact social.

MA-Laza : Pour le Fivmpama en particulier, quelles sont vos perspectives pour 2016?

Erick Rajaonary: L’accord avec les organisations patronales à l’étranger constitue l’une de nos priorités. Les relations entre la Chambre de Commerce de la Corse du Sud et le Fivmpama sont, par exemple au beau fixe. Les demandes de partenariats portent sur différents domaines comme les objets artisanaux ou encore une «joint-venture» pour la production de pâtes alimentaires, un projet sur le développement du tourisme… De nombreuses entreprises et investisseurs corses souhaitent venir à Madagascar et des rencontres B to B sont d’ailleurs prévues se tenir au mois d’avril prochain. Il en est ainsi également, des entreprises turques spécialisées dans l’Électrique, Électronique et Électroménager qui se rendront dans la Grande Ile au mois de mars prochain. En outre, Le FIVMPAMA envisage d’effectuer un road-show et la liste n’est pas exhaustive. Un autre objectif porte sur la représentativité de la FIVMPAMA à travers le pays.

MA-Laza: Votre mot de la fin?

Erick Rajaonary: Je souhaite à tous de passer de joyeuses fêtes de fin d’année et j’espère que l’année 2016 permettra un développement de l’économie à Madagascar et cela passe par un développement du secteur privé, une protection de l’industrie malagasy et un patriotisme économique.

Propos recueillis par C.R

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