Fivmpama : L’Etat doit mettre en avant les priorités

Fivmpama : L’Etat doit mettre en avant les priorités

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L’heure est au temps des rétrospectives et des perspectives en cette période de l’année. Discours présidentiel, DPP, Conférence des Bailleurs et des Investisseurs… autant de points qui ont été soulignés au cours de l’entretien que la rédaction a eu avec Erick Rajaonary, Président du Groupement Patronal FIVMPAMA (Fivondronan’ny Mpandrahara Malagasy).

Ma-LAZA : Durant la cérémonie de présentation de vœux à Iavoloha vendredi dernier, le Président de la République a parlé d’émergence des coordonnées et de décollage économique. Qu’en pensez-vous ?
Erick Rajaonary : C’est un souhait comme dans tout discours de présentation de vœux. C’est très bien d’avoir une volonté politique, mais il faut également voir quelles sont les propositions et les priorités à mettre en place. Quel est le plan d’action pour y parvenir ? Qu’est-ce qu’il va proposer pour la JIRAMA, par exemple, avec le délestage qui dure plusieurs heures chaque jour dans la ville d’Antananarivo et qui frappe également les provinces ? Qu’en est-il du transport aérien ? Il a marqué sa volonté de construire des routes, mais il y a de gros efforts à faire. Il y a encore le problème d’insécurité (…). Quelle est la priorité du Président, quelle est la politique nationale qu’il va mettre en place pour développer ce pays ? On ne peut pas tout faire en même temps, une priorisation est nécessaire.

Ma-LAZA: la Conférence des Bailleurs et des Investisseurs s’est tenue les 1er et 2 décembre derniers à Paris. Selon vous, quels sont les enjeux actuellement ?
Erick Rajaonary : Nous avons obtenu 10 milliards de dollars dont 6,5 milliards des bailleurs traditionnels et 3,5 milliards des investisseurs privés. Par rapport à cela, il faut instaurer une bonne gouvernance. Je vois mal les bailleurs de fonds verser 6 milliards si, en contrepartie, il n’y a pas une caution sur cette bonne gouvernance.
L’administration doit proposer des mesures pour éradiquer la corruption, le blanchiment d’argent… On parle de 10 milliards de dollars, mais on ne les a pas encore vus.
C’est vrai que cela ne va pas se faire du jour au lendemain. J’aimerai bien que cet argent profite aux Malgaches puisque de gros investissements vont être réalisés. Il ne faudrait pas que ce soient les seules entreprises étrangères de l’extérieur ou les entreprises étrangères à Madagascar qui en bénéficient. Il faut que cela profite aux entreprises malgaches puisqu’il y aura de nombreuses créations d’emplois, de créations de valeur ajoutée. A qui va profiter cet enrichissement ? C’est la question. On veut bien, mais on veut également qu’il y ait une transparence sur l’utilisation de ces fonds-là.

Ma-LAZA : Quelles ont été les principales réalisations du FIVMPAMAen 2016 ?
Erick Rajaonary : Parmi les principales réalisations, on peut citer la mise en place des antennes régionales dans de nombreuses localités, notamment Toamasina, Antsirabe, Tsiroanomandidy, Ambositra et Fianarantsoa. Nous allons mettre en place prochainement une antenne à Mahajanga.
C’était très important de décentraliser le FIVAMPAMA puisque le groupement a une vocation nationale. Nous sommes là pour répondre aux besoins des nationaux, non seulement au niveau d’Antananarivo, mais également au niveau des différentes régions.
Dans le cadre du Dialogue Public-Privé, nous avons discuté, entre autres, de l’insertion de l’informel dans le formel. C’est un point qu’il ne faut pas négliger car aujourd’hui le secteur informel ne cesse de croître, le secteur informel tue l’économie malgache. Il y a un avantage pour l’administration, il y a un avantage pour le secteur privé.
Un autre point sur lequel nous avons orienté nos souhaits vis-à-vis de l’administration, c’est la lutte contre la délinquance économique. Il y a énormément d’entrée de biens et de services sur Madagascar qui ne paient pas de taxes conduisant ainsi à une concurrence déloyale ou encore des gens qui bénéficient d’un agrément de zone franche alors que finalement ils n’exportent pas. Nous avons fait une déclaration là dessus et nous espérons que l’administration malgache va prendre les mesures nécessaires pour éradiquer tout cela.

Ma-LAZA : Succinctement, quel est le défi que le FIVMAPAMA souhaite relever cette année ?
Erick Rajaonary : Le défi est de mettre en place le maximum d’antennes du FIVAMPAMA. Cette mesure contribuera à réduire l’informel. Bien évidemment, nous allons également défendre l’industrie malgache pour la réussite du pays. Nous sommes fiers d’être Malgaches.

Propos recueillis par C.R

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