GEFP : Les règles du jeu doivent être claires

Le monde des affaires est l’un des plus complexes et les plus ambigüs, tout au moins à Madagascar. C’est pour cela que le GEFP a profité de la célébration de ses 20 ans pour tirer la sonnette d’alarme sur ce sujet.

“Nous attendons un signal fort du gouvernement (….). Nous demandons à ce que les règles de jeu soient claires dans le monde des affaires à Madagascar». C’est en ces termes que s’est exprimé Hery Lanto Rakotoarisoa, président du Groupement des Entreprises Franches et Partenaires lors de la célébration de ses 20 ans à l’Ibis d’Ankorondrano jeudi dernier. Selon ses dires, des entreprises sont plus avantagées que d’autres vis-à-vis de l’Etat, ce qui fausse un peu les règles du jeu. Un traitement égalitaire et équitable pour toutes les entreprises est attendu, aux fins de développement harmonieux. Il a touché un mot sur les 17 milliards de subventions accordées l’an dernier à des entreprises textiles en perte de compétitivité qui ont été sélectionnées. «Cela crée une dissension dans nos rangs et empoisonne notre vie au quotidien ».
Hery Lanto Rakotoarisoa dénonce également le fait que l’ARTEC réclame une redevance non prévue par la loi sur les zones franches. Des opérateurs de call-center attendent et hésitent ainsi à aller de l’avant. Une réforme de l’ARTEC sera opérée a, pour sa part, annoncé le premier ministre Christian Ntsay dans son allocution. A noter au passage que Lantosoa Rakotomalala, Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat a également rehaussé de sa présence cet événement.
L’état des infrastructures constitue aussi un grand défi pour que le GEFP puisse effectivement constituer un fer de lance de l’exportation. Les routes, pour ne citer que la RN2, les ports, principalement celui de Toamasina, sont des facteurs bloquants auxquels il faut accorder une attention particulière, précise le président du GEFP. Lors du premier semestre 2018, l’engorgement du port de Toamasina avait provoqué des pertes de clients importants se chiffrant à des millions d’euros sur notre principal marché qu’est l’Europe. Le textile a accusé un net recul durant l’exercice 2018.
Les opérateurs du secteur privé paient aussi un lourd tribut en ce qui concerne l’insécurité. «Nous avons perdu en 2018 un de nos membres fondateur dans une attaque à main armée dans sa propre demeure ». Renforcer la lutte contre l’insécurité s’avère ainsi indispensable.
Le problème énergétique a également été évoqué et la liste n’est pas exhaustive.
Par ailleurs, à moyen terme, il faudra ajuster la qualité de la formation professionnelle car il y a une vraie demande et une pénurie de compétences qualifiées qui se fait ressentir dans le secteur.Le plan d’action du GEFP s’articule, entre autres, autour de la création de 200.000 emplois sur 5 ans, l’étude de relance de la culture cotonnière, la mise en œuvre d’une charte RSE, le benchmarking et le renforcement du secteur textile.

C.R

Imprimer Imprimer
Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.