Hugues Rajaonson : “L’ancien Code minier n’est pas mauvais”

Hugues Rajaonson : “L’ancien Code minier n’est pas mauvais”

Hugues Rajaonson, un économiste très écouté à Madagascar, a livré son opinion sur le nouveau Code minier. Pour lui, l’essentiel est que leurs ressources profitent aux malgaches et que rien ne changera tant que la situation au pays reste la même…

Un appel solennel est lancé par l’économiste Hugues Rajaonson à l’endroit du peuple malgache en ce qui concerne le nouveau Code minier. Il semble que les propositions de ce nouveau code ne changeront rien à la situation du pays en termes d’attractivité des gros investisseurs étrangers. « Je lance un appel solennel à l’endroit des Malagasy à prendre garde à ce que notre pays ne tombe pas sous les balles des frondeurs populistes. Madagascar, n’est pas, pour le moment, un pays suffisamment attrayant pour les investisseurs miniers sérieux, si nous nous référons aux divers classements reconnus par tous, et en particulier à la communication récente du cabinet-conseil Behre Dolbear qui fait autorité auprès de ces investisseurs sérieux », souligne Hugues Rajaonson.
Ce nouveau code minier exige en effet l’abrogation de la Loi sur les Grands Investissements Miniers (LGIM) alors que l’ancienne n’est toujours pas appliquée de plein-droit et dans son intégralité. L’ancienne LGIM escomptait l’arrivée de 6 grands investisseurs miniers dans les années 2000 à 2003 dans notre pays, mais 2 seulement sont venus dont le Projet Ambatovy et Wisco, a rappelé l’économiste. « Madagascar demeure un pays d’une instabilité constante à la fois politique et institutionnelle, augmentant ainsi les incertitudes, et de ce fait, n’intéresse pas les grands investisseurs miniers sérieux qui évaluent d’abord tous les risques avant de placer leurs capitaux », affirme Hugues Rajaonson.
Toutefois, si l’ancienne LGIM a fait venir ces investisseurs, cela veut dire qu’elle a été une bonne loi et les dirigeants doivent être conscients que le problème de Madagascar ne réside pas dans la loi elle-même, mais son application, suivant ainsi la logique de l’économiste Hugues Rajaonson. « En dépit des maladresses politiques depuis le début des années 2000, qui ont occulté leurs impacts sur l’économie nationale, les deux actuels grands projets miniers à Madagascar, en l’occurrence, Ambatovy et QMM, ont contribué à la croissance économique et au bien-être social de Madagascar. Si notre Ariary avait maintenu sa stabilité durant la période de Transition – où il y a eu baisse des exportations de produits malagasy et des importations productives – c’est grâce à Ambatovy et QMM. Nos projections – avec pour hypothèse que ces deux projets n’existaient pas – prévoyaient une dépréciation de l’Ariary de 150%, qui se traduirait alors par une hausse générale des prix à la consommation de 30% », réitère Hugues Rajaonson.

C.Ramah

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