Huile lourde de Tsimiroro : Premier essai réussi pour Holcim

Huile lourde de Tsimiroro : Premier essai réussi pour Holcim

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Cela fait des années que l’on entend parler et l’on en attend toujours la concrétisation. Il s’agit de l’exploitation de l’huile lourde de Tsimiroro. Mais s’il n’est pas encore envisageable de l’utiliser dans la fabrication de carburants, l’huile lourde servira, pour commencer, à deux grandes entreprises locales : la JIRAMA et HOLCIM.

De l’avis de nombreux observateurs, l’huile lourde de Tsimiroro constitue une véritable manne pour le pays. Utilisée par la Jirama, elle devrait permettre de réduire le coût de l’électricité. Utilisée par Holcim, elle devrait également, selon les estimations, contribuer à une baisse des coûts de production du ciment.
Holcim a entamé la phase d’essai de l’utilisation d’huile lourde de Tsimiroro en octobre 2015. «Le résultat du premier test d’utilisation d’huile lourde est positif et techniquement satisfaisant», a-t-on appris de Pascal Naud, DG d’Holcim Madagascar, au cours d’une visite effectuée la semaine dernière par le Ministre à la Présidence en charge des Mines et du Pétrole Lalaharisaina Joéli Valérien chez Holcim. L’huile lourde est en effet utilisée par Holcim pour le séchage des matières premières avant broyage.

Objectif : réduire les prix
Bien que le premier test ait été concluant, un autre se fera après la saison des pluies. L’objectif pour Holcim étant de faire baisser le prix du ciment sur le marché, le prochain test concernera, entre autres, les impacts de l’utilisation d’huile lourde sur les coûts de production de ciment.
Pour Holcim Madagascar, la production de ciment est de 200.000 tonnes par an. L’industrie de ciment fait face à des pertes considérables en raison des problèmes d’approvisionnement en électricité. En 2013, la perte de production causée par le délestage était de 4300 tonnes de ciment pour atteindre 6100 tonnes en 2014 et 6000 tonnes en 2015. Force est de constater que ces pertes ne peuvent être rattrapées, l’usine d’Ibity fonctionnant déjà 24h/24h et 7j/7.

Difficultés
Des difficultés restent, cependant, à surmonter, notamment, le transport de l’huile lourde vers  l’usine Holcim d’Ibity, la route reliant les deux sites reste impraticable. Le chemin de fer n’est plus opérationnel. La délégation ministérielle s’est voulue rassurante en indiquant que la recherche de solution  est en cours pour permettre l’acheminement d’huile lourde depuis Tsimiroro vers l’usine d’Ibity.
De surcroît, comme la production de charbon de terre n’est pas encore effective à Madagascar, Holcim Madagascar est obligée d’importer, avec les coûts que cela génère. A ce propos, le Ministre Lalaharisaina Joéli Valérien n’a pas manqué de souligner que le projet Sakoa est déjà en bonne voie. Des compagnies sont disposées à exploiter le charbon de terre, mais  certains détails doivent être auparavant mis au point.
Quoi qu’il en soit,  la société Holcim est prête à s’engager dans l’utilisation des produits de Tsimiroro une fois le problème de transport résolu et si le prochain test s’avère concluant.

Recueillis par C.R

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