Huiles essentielles : Baisse des exportations

‘‘La filière huiles essentielles traverse une période très difficile. Les commandes sont au ralenti». Tel est le constat de Nirina Olivier Rakotoson, président du groupement des exportateurs d’huiles essentielles, extraits et oléorésines de Madagascar (GEHEM). Le secteur a commencé à s’essouffler en 2021. De 107 millions USD en 2020, les exportations se sont chiffrées à 96 millions USD en 2021 et ont fléchies au premier trimestre 2022.
La crise ukrainienne impacte sur le commerce extérieur en général et affecte considérablement ceux qui se spécialisent dans l’exportation d’huiles essentielles. D’après le GEHEM, la production est surtout destinée à l’exportation. Les principaux clients se trouvent en Europe, mais Madagascar exporte également vers les Etats-Unis, l’Asie et vers quelques pays d’Afrique. Depuis la crise ukrainienne, l’exportation d’huiles essentielles utilisées dans la parfumerie (ylang-ylang, géranium…) est réduite suite à une régression notable de la demande. Les consommateurs étrangers tendent à utiliser de moins de moins les huiles essentielles tant pour l’aromatisation des aliments que pour la pharmacologie.
Par ailleurs, la vague de cyclones qui a ravagé les plantations dans le Sud-est du pays explique également la baisse de la filière. De nombreux acteurs ont suspendu la production et la reprise ne sera pas aisée car elle dépend de nombreux paramètres. Pour l’heure, il n’y a pas suffisamment de visibilité permettant au groupement des exportateurs d’huiles essentielles de se prononcer sur les perspectives. Néanmoins, le GEHEM espère une reprise du marché à partir de mai-juin afin d’atteindre au moins les réalisations de l’an dernier.
Ayant participé, la semaine dernière, au dialogue public-privé initié par le ministère de l’industrialisation, du commerce et de la consommation avec l’EDBM, le GEHEM réitère son appel à l’Etat à assumer son rôle de facilitateur. «L’Etat devrait mettre en place un climat des affaires propice au développement du secteur privé qui est à la fois pourvoyeur d’emplois et acteur économique qui contribue majoritairement à renflouer les caisses de l’Etat par les impôts et autres redevances », a précisé Nirina Olivier Rakotoson, président du GEHEM.
Des mesures de relance concrètes avec un plan d’action précis sont attendues.

Claudia R.

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