Huiles essentielles : Les exportateurs tirent la sonnette d’alarme

«Si auparavant le délai de traitement de dossier pour obtenir un visa d’exportation d’huiles essentielles était de 72h maximum, avec la nouvelle procédure, cela prend trois semaines, voire plus» déplore le groupement des exportateurs d’huiles essentielles, extraits et oléorésines de Madagascar (GEHEM). Une fois de plus, ce groupement a interpellé les responsables compte-tenu des manques à gagner occasionnées par une telle lourdeur lors d’une rencontre avec la presse à la CCI Antaninarenina.
«Les manques à gagner se chiffrent à 8, voire 10 millions USD» précise Nirina Olivier Rakotoson, président du GEHEM. Sans exportation, et partant, sans paiement, la production tourne au ralenti poursuit-il. Au mois de Février dernier, une suspension des exportations a déjà eu lieu pendant un mois. Actuellement, avec le délai pour obtenir l’autorisation d’exportation requise au bureau de Nanisana, la livraison des marchandises accuse un retard, causant ainsi une perte de crédibilité des exportateurs malagasy. «Le respect des délais est pourtant primordial pour nos clients en Europe et aux Etats-Unis». L’an dernier, les chiffres d’affaires ont atteint 104 millions USD et ont ainsi eu des impacts majeurs sur l’économie du pays compte-tenu des taxes, des redevances forestières, des ristournes…
Un appel est ainsi lancé pour que le délai d’octroi par le ministère de l’Environnement et du Développement durable de l’autorisation d’exportation d’huile essentielle puisse être rétabli à 72h. Comme le régime actuel se targue de vouloir faire développer le pays à l’allure d’une TGV, le traitement des différents dossiers au niveau des départements ministériels devrait également faire preuve d’une pareille célérité soutiennent les membres du groupement. Le GEHEM insiste en outre sur le fait que ses membres sont soucieux des questions environnementales et prennent activement part aux activités de reboisement. Force est de constater que la filière huiles essentielles est pointée du doigt face à la déforestation qui sévit. «Les acteurs de la filière doivent avoir un terrain de reboisement ou collaborer pour pouvoir reboiser. Il importe d’ailleurs de planter pour avoir les matières premières». Le groupement se fixe comme objectif de reboiser 100.000 pieds par an pour atteindre les objectifs fixés par l’Etat. A noter que les opérateurs de cette filière collaborent étroitement avec des paysans producteurs, afin de s’approvisionner en matières premières.

Claudia R.

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