Huiles essentielles : Une filière d’avenir

La production d’huiles essentielles est une filière prometteuse. Elle peut constituer un véritable pilier de développement pour le pays. Il faudrait néanmoins la structurer, selon le Groupement des Exportateurs d’Huiles essentielles, Extraits et oléorésines de Madagascar GEHEM

Madagascar possède de nombreuses plantes endémiques et aromatiques utilisées pour la production d’huiles essentielles de qualité. Il en existe plusieurs types pour différents usages. Avec la crise sanitaire, l’exportation d’huiles essentielles pour la parfumerie (ylang ylang, géranium..) a baissé suite à une réduction de la demande. En revanche, l’exportation d’huiles essentielles antivirales comme le ravintsara, le niaouli, ou le mandravasarotra…. a connu une forte hausse. Ce qui a été également le cas pour celles utilisées dans l’aromathérapie, les cosmétiques ou encore les arômes alimentaires a expliqué le GEHEM.
« Si en 2019 la valeur des exportations était de 92 millions USD, il y a eu une augmentation de 14 à 15 % en 2020 puisqu’elle a atteint près de 108 millions USD, représentant 4.500 tonnes d’huiles essentielles, soit près de 3% du marché mondial» a précisé Nirina Olivier Rakotoson, président du GEHEM. Les principaux clients se trouvent en Europe, mais Madagascar exporte aussi aux Etats-Unis, en Asie et vers certains pays d’Afrique. La consommation locale a également augmenté avec le contexte sanitaire, certaines huiles essentielles étant un stimulant pour la défense immunitaire.
Une filière à restructurer
« Cinq points doivent être corrigés avec les ministères pour promouvoir et développer la filière à Madagascar » suggère le président du GEHEM. La loi et les réglementations doivent être adaptées à la situation actuelle et être uniformes dans tout le pays. Il importe aussi de trouver une solution pérenne au problème « bois énergie » en les substituant par des briquettes et en misant sur une reforestation massive….
Pour les problèmes liés au marché, « Madagascar doit trouver sa place en essayant de valoriser les terroirs et produits endémiques de Madagascar » a-t-il avancé. Il est tout aussi important de mettre en place un centre de recherche. Un laboratoire qui se chargera de faire des recherches approfondies, des études, des essais… pour lancer de nouveaux produits. «Cela aidera à trouver d’autres molécules en cas de nouvelles pandémies. Il faut anticiper » a-t-il estimé.
A noter que 70% des acteurs de la filière œuvrent encore dans l’informel. Il importe restructurer le secteur pour qu’il puisse constituer un véritable pilier de développement, d’où l’importance de la mise en place de la plateforme « huiles essentielles ». A la fois pourvoyeur d’emplois, et de devises cette filière présente un haut potentiel de développement économique pour le pays. Le défi est d’atteindre 1 milliard USD de rentrée de devises à l’horizon 2030.
Claudia R.
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