Infractions économiques : Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana font bloc

Infractions économiques : Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana font bloc

On les pensait irréconciliables et pourtant, quand leurs intérêts sont en jeu, ils savent se montrer solidaires. Ils, ce sont les deux anciens présidents, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Ils sont directement menacés par un projet de loi transmis à l’A.N.

Ajournés à la pro­chaine session par les députés pour des raisons de délai, les projets de loi concernant la réconciliation nationale et celui relatif à la mise en place de la Cour Spéciale contre les infractions économiques ne plaisent ni aux pro-Ravalomanana ni aux pro-Rajoelina. C’est ce qu’a confié un député élu dans la partie Est de Madagascar lors d’un entretien privé. Selon notre source, les deux camps ont fait front commun pour essayer de repousser l’adoption de ces deux textes notamment lors des travaux de commission et lors de la séance plénière du samedi 16 Juillet 2016.

Impunité zéro

Une autre source proche du régime a, quant à lui, avancé que réconciliation nationale ne veut pas dire impunité. En effet, il a indiqué que le principe de la réconciliation nationale est de rétablir la vérité afin de réparer les plaies et les malaises et, en outre, de sanctionner les responsables des crimes économi­ques et financiers. Une manière de lutter contre l’impunité. D’ailleurs, l’aministie est prévue par le projet de loi élaboré par le comité d’experts chargés de l’amélioration des lois sur la réconciliation. Les repentis peuvent en bénéficier et seront rétablis dans leurs droits civiques. Ils peuvent, par conséquent, se présenter aux élections, nous a-t-on confié. D’ailleurs, les innocents ne doivent avoir une quelconque crainte.

Méfiance d’un blocage judiciaire ?

En tout cas, les partisans de ces deux anciens responsables du pays se méfient notamment d’un blocage judiciaire dans le but d’écarter leur leader respectif des prochaines présidentielles. L’ancien président a, rappelons-le, été pris pour cible par Andry Rajoelina en 2009 sur des cas de monopole économique sur plusieurs secteurs effectué par son groupe de sociétés TIKO. A son tour, le régime de Transition a également des explications à fournir sur les exportations illicites de bois précieux et les enrichissements illicites de certains de ses membres dont des civils et des militaires. Cette méfiance est-elle alimentée par une volonté de cacher certaines circonstances nuisibles ?

 Marc A.

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