Interview exclusive de Marc Ravalomanana : “Nous avons envoyé une demande de dédommagement de 500 millions USD au PRM”

Interview exclusive de Marc Ravalomanana : “Nous avons envoyé une demande de dédommagement de 500 millions USD au PRM”

L’empire Tiko et le Groupe MBS ont disparu sous les flammes et après les pillages en janvier 2009. Des dommages qui se chiffrent à 500 millions de $, selon leur fondateur…

L’ancien président Marc Ravalomanana avait accepté d’accorder une interview au journaliste de Ma-LAZA à qui il avait demandé de monter à ses côtés, dans sa propre voiture, alors qu’il se rendait vers Andraisoro et Anosipatrana samedi dernier. Notre journaliste a ainsi recueilli les appréciations et les points de vue de l’ancien président sur la vie nationale. Interview

Ma-LAZA : Monsieur le président, où en sont maintenant les négociations de réouverture des usines TIKO et de la station audiovisuelle MBS ?
Marc Ravalomanana : Des négociations sont, certes, entreprises mais nos interlocuteurs ne sont apparemment pas des personnes de parole. Ce qu’ils accordent aujourd’hui, ils les renient le lendemain !…

Ma-LAZA : La semaine dernière, des journaux ont rapporté que vous aviez requis près de 500 millions de dollars de dédommagement des pertes que vos usines avaient subies en 2009. Qu’en est-il exactement ?
Marc Ravalomanana : Oui, c’est la stricte vérité et il y a des preuves concrètes de cette requête. Le Directeur Général des usines TIKO avait effectivement adressé une lettre au Président de la République ainsi qu’à la Communauté Internationale demandant le dédommagement des pertes subies par le Groupe TIKO lors des événements du 26 janvier 2009. La loi en vigueur stipule le dédommagement des victimes de cet événement. Nous nous contentons de nous conformer à cette loi. Mais même après ce fameux Lundi noir, les pillages des usines et des avoirs de TIKO ont continué ! D’importantes quantités de riz, des tonnes d’huile et de sucre appartenant au Groupe TIKO avaient été pillées au port de Toamasina. Nous connaissons l’identité des individus qui sont « derrière » ces pillages… Des voitures et des machines industrielles dans nos usines avaient été saccagées et détruites. Nous avions effectué un état des lieux, estimé les dégâts, puis adressé une demande de dédommagement à qui de droit. Nous revendiquons nos droits parce que la feuille de route fait force de loi.

Ma-LAZA : Mais, d’après vous, l’Etat aurait-il les moyens de satisfaire cette demande ?
Marc Ravalomanana : Non, je ne pense pas que l’Etat puisse avoir les moyens de payer ces 500 millions de dollars de dédommagement que nous revendiquons. C’est par le biais des Fonds de Solidarité que ces dédommagements devront se faire. C’est la Communauté Internationale qui devrait financer ces Fonds de Solidarité. En effet, la FMI m’avait déjà annoncé qu’elle a débloqué des fonds pour la réhabilitation du groupe TIKO. Alors nous le demandons maintenant.

Propos recueillis par Ghislain V

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