Jirama : «La privatisation ne constitue pas une solution..»

Jirama : «La privatisation ne constitue pas une solution..»

Devant les problèmesrécurrnets de la Jirama, les avis divergent sur les solutions éventuelles. Si les uns optent pour la privatisation, d’autres ne veulent pas  que cette société d’Etat tombe entre des mains étrangères, lesquelles ne chercheront que leurs profits…   

L’ appel à manifestation d’intérêt relatif à la remise en état et à l’exploitation des centrales de la Jirama a été suspendu mais la situation de la Jirama continue d’alimenter les débats.
La privatisation ne constitue pas une solution et l’histoire en témoigne, de l’avis de l’économiste Falihery Ramakavelo. Il y a eu privatisation de nombreux secteurs stratégiques (banque, télécommunication…). Une telle initiative n’a pas amélioré le pouvoir d’achat de la population. Bien au contraire, une hausse des coûts de service s’est appliquée. C’est logique, selon ses dires, car l’intérêt privé est différent de l’intérêt public. La privatisation, selon ses dires, privilégient la recherche de profits. La nationalisation, pour sa part, met en avant l’intérêt général. L’État doit continuer à gérer la Jirama, mais le faire sérieusement, en appliquant une bonne gouvernance. «Les Malagasy peuvent assurer cela», note-t-il.
Certains avancent que la Jirama étant confrontée à des difficultés financières et devant payer des dettes importantes, il faut la privatiser. A une époque, le conglomérat français Alstom était au bord de la faillite et a failli être vendu pour un franc symbolique, a rappelé notre interlocuteur. Mais une bonne gestion a sauvé cette industrie qui a pu se redresser. Il a poursuivi en indiquant que la valorisation de l’entreprise peut se faire de deux façons. Soit à travers une valorisation patrimoniale qui tient compte des actifs de la société. Si tel est le cas, la valeur de la Jirama correspondra effectivement à un franc symbolique de l’avis de Falihery Ramakavelo. Soit à travers une méthode dite «discount cash flow» ou actualisation des revenus futurs. Elle permettra de donner plus de valeur à la Jirama qui pourra générer des recettes importantes. Cela requiert néanmoins des investissements dans les énergies renouvelables ou encore une réduction des charges. Comme la Jirama détient le monopole de l’énergie à Madagascar, elle doit pouvoir se développer et ne pas tomber en faillite.

C.R

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