KRAOMA : Des employés contraints de vendre leurs biens

Faute de salaire, des employés se décident à céder leurs biens matériels afin d’avoir de l’argent pour se nourrir et nourrir leur famille. Des salariés de grandes entreprises se retrouvent dans une telle situation.

Si face à un voleur, certaines victimes font préalablement face à des menaces comme «la bourse ou la vie», les employés de l’entreprise Krao­mita Malagasy (KRAOMA) ont actuellement le choix entre vendre leurs biens ou… mourir de faim. Certains ont vendu à prix bradés leurs lopins de terre ou leur bétail pour s’alimenter. D’autres ont cédé leurs équipements tels que réfrigérateur, décodeur Ca­nal Plus… «Pour avoir un peu d’argent pour acheter ses besoins quotidiens, un collègue a cédé son appareil photo d’une valeur de 1.500.000 Ar pour seulement 500.000 Ar », confie un des 446 employés de KRAOMA, basée à Brieville, District de Tsaratanana, site d’exploitation de cette compagnie minière.
Les employés de Kraomita Malagasy vivent un véritable cauchemar depuis le début de l’année. Avant même la crise sanitaire, ils avaient déjà vécu des difficultés financières. « Au terme de multiples revendications, nous avons fini par recevoir notre salaire de novembre 2019 en février dernier», a rappelé Dina Andrianirina, porte-parole des salariés de KRAOMA. Leur situation s’est empirée depuis le confinement. Cela fait 150 jours qu’ils ne perçoivent pas de salaire.
Si le port du cache-bouche est désormais obligatoire, ce ne sont pas tous les employés de la KRAOMA qui en disposent. Ils préfèrent s’acheter quelques « kapoaka » de riz plutôt que d’acheter un masque. Certains acceptent volontairement d’être réduits aux travaux d’intérêt général pour absence de cache-bouche, du moment qu’ils aient de quoi nourrir leur famille.

Reprise de la production

Pour mettre fin au calvaire dont ils font face, les employés de KRAOMA demandent une reprise au plus vite des activités de la société. Ils réclament par la même occasion, la démission du Directeur Général, estimant que ce dernier n’est pas parvenu à trouver des solutions pérennes et qu’il ne fait qu’enfoncer davantage la Kraomita Malagasy dans un gouffre.
Pour sa part, le DG, Nirina Rakotomanantsoa a maintes fois rappelé que la Kraomita Malagasy traverse une période difficile. «L’ancien dirigeant nous a laissé une dette de 101 milliards d’Ariary avec une perte conséquente de 39 milliards d’Ar ». La société russe Ferrum Mining a également cessé de s’acquitter de ses obligations salariales depuis le mois de novembre 2019. « Ce n’est pas aisé de se relever de la situation, mais un plan de relance a été élaboré », selon ses propos.

Claudia R.

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