Lutte contre la corruption : Laza Andrianirina veut plus d’engagement citoyen

Le rapport d’activités de 2021 du bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) a été présenté vendredi, au siège à Ambohibao. « Si chacun refuse la corruption, le pays aura les moyens de se développer davantage », a relevé Laza Andrianirina, directeur général du BIANCO. Il a fait remarquer que la corruption prend de plus en plus d’ampleur et gangrène tous les secteurs d’activité. « Une prise de conscience s’impose et un engagement citoyen sera la solution idoine afin que la lutte ne se limite pas à une intention individuelle, mais s’étende à une lutte collective », a-t-il précisé.
Le DG du BIANCO n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la situation de corruption qui est majoritairement caractérisée par les détournements de deniers publics et les abus de fonctions. « Petites ou grandes corruption, il faut combattre toutes ses formes », a-t-il rappelé avec insistance. Il avertit ainsi tous les secteurs rattachés à l’administration que le BIANCO entend intensifier les poursuites contre la corruption. En parlant de « petites corruptions », il a souligné que les formes de pression exercées sur les citoyens pour leur soutirer des pots-de-vin et bakchichs sont aberrantes et injustes car ceux-ci sont majoritairement des personnes démunies.
Par ailleurs, le DG du BIANCO rappelle aux personnes assujetties de se plier à leurs obligations de déclaration de patrimoine. Le BIANCO se prépare en effet à sanctionner les récalcitrants.
En ce qui concerne les prochaines élections, Laza Andrianirina a annoncé la mise en place effective du système de management anti-corruption (SMAC) qui permettra au secteur privé de contribuer à la lutte anti-corruption. Il a rappelé que l’interaction entre la politique et le secteur privé a été la source des maux, et pour casser cette chaine, la mise en place du SMAC est une étape cruciale de la lutte contre la corruption politique.
Pour les doléances de l’année 2021, 9 secteurs ont été les plus dénoncés, notamment les collectivités territoriales décentralisées avec 659 dénonciations, la justice avec 408 doléances, le foncier avec 314 doléances, la gendarmerie nationale avec 255 dénonciations. Viennent ensuite l’éducation, l’intérieur et l’administration territoriale, la sécurité publique, le secteur privé, les professions libérales et enfin, l’environnement et forêts. Au titre de l’exercice 2021, 3.504 doléances sont parvenues au BIANCO dont 1.188 ont été déclarées « investigables ». En revanche, 420 dossiers ont été transmis à la justice en 2021, contre 184 en 2020.
Durant cette présentation du rapport, l’insuffisance d’engagement des acteurs étatiques dans la mise en place et l’opérationnalisation des dispositifs sectoriels anti-corruption, ainsi que l’insuffisance des ressources financières empêchant l’acquisition des outils nécessaires à la mise en œuvre des activités d’investigation, ont été citées comme obstacles à la bonne marche de la lutte anti-corruption.
Néanmoins, le DG du BIANCO s’est dit satisfait des résultats de l’année dernière. Il a rappelé que la lutte s’annonce encore rude étant donné le contexte actuel.

Marc A.

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