Maka Alphonse : “Aucun accord politique signé”

Maka Alphonse : “Aucun accord politique signé”

La conjoncture politique actuelle est des plus tendues et complexes. Il y a eu séances de réconciliation, initiées par le CFM en qualité de médiateur, en vue d’un accord politique. Mais cette rencontre n’a pas abouti aux résultats escomptés.

La conjoncture politique actuelle ne décourage pas les membres du Conseil du Fampihavanana Malagasy à aller de l’avant dans les tâches qui lui incombent. En dépit de la série de dénigrements lancés contre eux, ils se disent optimistes quant à une issue apaisée de la crise. Maka Alphonse, président de cet organe de réconciliation nationale a été interviewé par notre quotidien hier.

Ma-LAZA : La rencontre au sommet que le CFM a organisée, s’est soldée par une mésentente. Y-a-t-il une raison particulière ayant provoqué cette circonstance ?
A. Maka : Beaucoup d’idées ont surgi durant les 2 journées de réunion des acteurs politiques du pays. Mais il y avait 3 catégories d’influence qui se lisaient au sein de ces acteurs. Il y avait ceux qui apportaient simplement leurs propositions de sortie de crise, ceux qui ne songeaient qu’à dénigrer purement et simplement le CFM et ceux qui ne voulaient que s’en tenir à leur propre idée. Notre rôle était de consolider et de réunir toutes ces propositions à travers une résolution.

Ma-LAZA : Avez-vous pu dégager un
accord politique de ces 2 journées de réunion ?
A. Maka : Aucun accord politique n’a été trouvé. Aucun accord politique n’a été signé jusqu’ici. Une résolution a été mise sur pied pour une issue apaisée à la crise, mais jusqu’ici, aucune mouture d’accord n’est mise en place.

Ma-LAZA : Où en est le blocage dans cette recherche de solution à la crise ?
A. Maka : La circonspection des acteurs politiques du pays mine les travaux de médiation. Aucun de ces acteurs n’a pas pu faire confiance à autrui. Mais il faut dire également que la conjoncture actuelle n’est pas un fait circonstanciel. Maintenant, il s’avère urgent d’aller vers la refondation de notre pays afin de mettre un cran d’arrêt aux crises cycliques. Il y a des maux que nous devons absolument guérir et déraciner. Nous y travaillons là-dessus. En revanche, cette refondation ne peut se faire qu’après les élections. Il nous faudra ainsi organiser des élections libres, transparentes et crédibles et surtout acceptées par tous. C’est le plus urgent ! Certes, la refondation de la Nation revêt un caractère urgent, mais elle ne peut pas se faire d’un claquement de doigt. Et d’ailleurs, sans les élections, nous allons rompre des engagements avec nos partenaires nationaux comme internationaux.

Ma-LAZA : Quand vous parlez de refondation, quels sont ces maux qui devront être guéris ?
A. Maka : Il faut que nous arrivions à guérir les maux de notre pays à partir de la base. Plusieurs points sont sources de discorde et qui doivent être résolus. Le problème de la décentralisation, celui du financement des provinces qui a été reformulé durant l’ère Ramanantsoa de l’époque, la mise en œuvre de la Constitution, le problème de l’éthique politique, les maux laissés par l’histoire de notre pays ou encore le système éducatif de Madagascar… Ce sont, entre autres, les points qui constituent des maux de notre pays. Nous devons ainsi réécrire l’histoire de notre Nation.

Ma-LAZA : Dans les travaux de médiation, la concurrence entre le CFM et le FFKM a toujours été ébruitée. Cette concurrence est-elle une réalité ?
A. Maka : je peux vous attester que le CFM et le FFKM ne sont pas en conflit, ni en concurrence. Nous travaillons ensemble. A preuve, dans ces travaux de médiation pour une sortie de crise, le CFM et le FFKM travaillent en étroite collaboration. Nous restons en contact permanent. Le FFKM est une autorité morale qu’il ne faut pas négliger. Le CFM quant à lui est une autorité légale dans le cadre de la réconciliation. Ils sont complémentaires.

Ma-LAZA : Allez-vous trouver une issue favorable à cette situation qui tend à perdurer au détriment de notre économie ?
A. Maka : Je reste très optimiste. Le dialogue n’est pas rompu. Les travaux ne sont pas limités au CCI Ivato. Le CFM continue de s’entretenir avec tous les acteurs et protagonistes pour aboutir à une issue apaisée. Nous allons trouver une issue favorable dans un délai très bref.

Propos recueillis par Marc A.

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