Milieu carcéral de Madagascar : Prise en charge de la tuberculose et de l’infection au Vih

Les conditions d’hygiène, la surpopulation et les conditions d’incarcération, parfois très précaires, exposent les détenus à un plus fort risque de propagation des infections. De plus, les prisons rassemblent une population déjà vulnérable d’un point de vue épidémiologique car elle se trouve issue majoritairement de milieux défavorisés où l’offre de soin est déjà précaire. De ce fait, un nouveau projet d’une durée de 3 ans, intitulé «Amélioration de la prise en charge globale de la tuberculose et de l’infection au VIH en milieu carcéral» initié par L’institut Pasteur de Madagascar (IPM) sera réalisé à Madagascar.
Actuellement, l’observation montre qu’aucune étude ne s’est encore déroulée en milieu carcéral dans le pays. Mais selon les estimations, le risque de développer une tuberculose est environ 8 fois supérieur chez les personnes détenues qu’en population générale. En ce qui concerne l’infection au VIH, la disponibilité des données reste très hétérogène dans les établissements pénitenciers car la possibilité de dépistage n’est pas systématique. Ainsi, la mise en œuvre de ce projet permettra d’améliorer le milieu carcéral à Madagascar. Ce projet prendra place dans quatre établissements pénitenciers du pays dont celui d’Antanimora, de Manakara, de Mahajanga et de Toamasina. L’objectif étant de permettre de mieux comprendre ce milieu très peu étudié grâce à deux volets de recherche à travers une étude anthropologique pour se documenter, le parcours de soin, ainsi qu’une analyse de situations des institutions et intervenants de la santé en milieu carcéral. L’amélioration du parcours de soins intra et post-carcéral des malades atteints de tuberculose et de l’infection VIH à travers un renforcement du dépistage et de la prise en charge de ces deux maladies, est prioritaire.
L’IPM travaille en étroite collaboration avec différents partenaires à la mise en œuvre de ce projet tels que le Ministère de la Santé Publique, le Ministère de la Justice, les ONG Humanité et Inclusion (HI) en charge d’un volet psychosocial, Positive Planète International (PPI) pour la réinsertion des détenus sous traitement HIV et TB à leur sortie, ainsi que l’Église Catholique Apostolique Romaine et l’Aumônerie Catholique des Prisons (ECAR CES/ACP) présente dans la majorité des établissements pénitentiaires de Madagascar. Ce projet bénéficiera du soutien de l’Initiative 5%, mise en œuvre par Expertise France et pilotée par le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères.
Par ailleurs, des appuis aux formations sur le dépistage et la prise en charge de la tuberculose et du VIH seront dispensés pour les infirmiers dans les plus importants établissements pénitentiaires du pays. De plus, des activités de sensibilisation aux risques de transmission de la tuberculose et au VIH sont planifiées pour les détenus. Il importe de donner à chaque détenu l’opportunité de se développer humainement à travers un accompagnement psychosocial, et économiquement grâce à la planification de leur sortie ainsi qu’à travers une aide à la réinsertion économique. Le lancement officiel de ce projet a été effectué les 6 et 7 novembre dernier.

Narindra R.

 

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