Monde du travail OIT à Madagascar : Nécessité de mettre en place une assurance chômage

Il est indéniable que la crise sanitaire et économique actuelle impacte grandement sur les emplois. A Madagascar, de nombreux employés broient du noir, ne bénéficiant d’aucune assurance chômage.

«Le monde du travail est profondément touché par la pandémie du coronavirus. Outre la menace que cela présente pour la santé, les bouleversements économiques et sociaux menacent les moyens de subsistances des travailleurs, de leurs familles et de tout leur entourage ». Ce sont en ces termes que s’est exprimé Coffi Agossou, représentant de l’Organisation International du Travail OIT pour Madagascar.
Selon lui, les leçons apprises de la crise financière de 2008 ainsi que celles qui émanent de la crise actuelle démontrent que les pays qui ont une résilience durable sont ceux qui sont dotés d’un système de sécurité sociale efficace et durable. Ainsi, le bureau de l’OIT invite ses partenaires sociaux à savoir le Groupement des Entreprises de Madagascar GEM, les organisations des travailleurs dont la Conférence des Travailleurs de Madagascar CTM ainsi que le gouvernement à renforcer le dialogue social.
«L’objectif est d’appuyer le gouvernement à travers la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale CNaPS pour développer un système de sécurité social efficace, durable, qui comprendra l’assurance maladie et l’assurance chômage » annonce le directeur pays. L’assurance chômage a démontré ses preuves dans plusieurs pays, y compris en Afrique. «Le bureau pays de l’OIT à Madagascar est disponible pour appuyer la CNaPS et les partenaires sociaux à développer un tel système » soutient Coffi Agossou.
A titre de rappel, l’OIT estime que plus de 305 millions de travailleurs dans le monde ont perdu leur emploi dans le monde au cours de cette crise sanitaire. A Madagascar, plus de 100.000 emplois ont été impactés selon les précisions apportées par Thierry Rajaona, président du GEM. Les mesures prises à ce jour pour soutenir ces travailleurs sont le «Tsinjo Fameno », une aide via la CNaPS, équivalent à un mois de salaire (200.000 à 500.000 Ariary) et remboursable en 12 mois, ainsi que le « basket fund » de 100.000 Ar octroyé à 2.000 travailleurs les plus vulnérables grâce au GEM, en partenariat avec l’Organisation Internationale du Travail et le Programme Alimentaire Mondial. Mais la solution idoine serait l’assurance chômage, de l’avis de nombreux observateurs.
Le 14 Août dernier, au cours d’une rencontre avec la presse, Mamy Rakotondraibe, DG de la CNaPS a indiqué que des discussions sont en cours avec les partenaires sociaux pour étudier la mise en place d’une assurance chômage à Madagascar. « Des propositions pourront être soumises à l’Etat d’ici le début de l’année prochaine ».

Claudia R.

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