Monnaie L’Ariary : dévalué de 3500% depuis 1975

Monnaie L’Ariary : dévalué de 3500% depuis 1975

La monnaie a été au centre des discussions de la Conférence organisée par l’Association des Anciens de l’ENA de Madagascar, en partenariat avec le SCAC de l’Ambassade de France et l’IFM. La dévaluation de la monnaie, dont la chute remarquable de l’Ariary de ces 40 dernières années, entre autres, a été abordée.

«Depuis 1975 où Madagascar quittait la zone franc, l’Ariary a connu une dévaluation de façon perpétuelle pour atteindre un taux de 3500%». C’est ce qui ressort, entre autres, de l’intervention de Maminiaina Rasolondraibe, PDG du Groupe FUNRECO au cours d’une conférence-débat d’hier à l’IFM d’Analakely. La séance d’hier avait abordé le thème «Monnaie : Maîtriser la création et le flux monétaire pour garantir une paix sociale».
A cette époque, affirment certains, le kilo du riz s’achetait entre 50 et 65 Fmg.
Historiquement, lorsque Madagascar quitta la Zone Franc en 1972, le Franc Malgache fut déclaré inconvertible et un système de réglementation des changes fut mis en place. La Banque Centrale de la République Malgache, qui devint plus tard la Banque Centrale de Madagascar, prit la relève de l’Institut d’Emission Malgache dans le domaine de l’émission des billets et pièces ayant cours légal à Madagascar. L’unité monétaire était alors le Franc malgache (Fmg), pour devenir plus tard l’Ariary. Hier, sur le Marché Interbancaire de Devises, l’Euro s’échangeait à 3.199,60 Ariary et le Dollar à 2.879,24 Ariary.
Les effets négatifs de la sortie de la zone franc sont considérables. Se basant sur l’exemple récent de la Chine, Maminiana Rasolofondraibe insiste sur le fait qu’il y a un décalage entre l’économie réelle et l’économie financière.
La mise en place du Marché Interbancaire de Devises n’est pas entièrement équilibrée. Beaucoup de devises entrent dans le territoire sans passer par le MID. Maminiana Rasolofondraibe n’a pas mâché ses mots en précisant devant l’audience que des bailleurs de fonds ne passent pas non plus par le MID lorsqu’ils font des changes. Il a également fait remarquer que de nombreuses entreprises ont intérêt à ce que l’Ariary soit dévalué afin d’en tirer davantage de profits.
Si toutes les devises passaient pourtant par le MID, cela devra contribuer à la stagnation de la monnaie, selon ses dires. Autrement, le MID peut être supprimé.
Paul Gérard Ravelomanantsoa, Directeur Général de l’INSTAT, pour sa part, ne le voit pas de cet œil. Il se dit partisan du MID et de la libéralisation des changes. Sans le MID, le marché de changes au noir sera florissant, a-t-il laissé entendre.
L’économiste Falihery Ramakavelo, ancien de l’ENA, lui, soutient que l’on ne peut pas supprimer le Marché Interbancaire de Devise sans instaurer auparavant une série de mesures d’appui et d’accompagnement.
Nous en reparlerons.

C.R

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