Noro Andriamamonjiarison – CCIA : Les entreprises sont encore en difficulté

Depuis sa création en 1920, la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo (CCIA) a pour vocation d’apporter un appui au secteur privé. Cette mission est d’autant plus importante dans ce contexte de crise sanitaire. Noro Andriamamonjiarison, présidente de la CCIA, nous partage son point de vue sur la situation actuelle des entreprises.

-Ma-LAZA : Globalement, comment se portent actuellement les entreprises ?
– Noro Andriamamonjiarison : La crise n’est pas encore finie pour les entreprises. Elles sont encore dans une situation difficile. On essaie de faire ce qu’on peut. Les marchés ne sont pas là, le commerce n’est plus aussi développé qu’il l’était. Les frontières ne sont pas ouvertes. Il ne faut pas croire que tout va bien. Le salon de la créativité Voatra qui se tient pendant quatre jours à l’annexe de la CCIA (ESTI Antanimena) s’inscrit vraiment dans l’initiative d’appuyer la relance des entreprises.

– Ma-LAZA : Quels ont été les appuis apportés par la CCIA à ses membres durant cette crise sanitaire ?
– Noro Andriamamonjiarison : Nous avons commencé à soutenir les membres au moment de la crise par la mise à disposition d’un service de mailing gratuit pour qu’ils puissent faire connaître leurs produits. C’est toujours d’actualité. Nous les informons sur toutes les initiatives du monde car nous sommes en contact avec les chambres de commerce de l’étranger. Nous avons organisé dans le cadre du centenaire une série de conférences, des B to B en visioconférence pour permettre aux entreprises de promouvoir leurs produits à l’international et les vendre en contournant les contraintes de la crise sanitaire.
– Ma-LAZA : Combien d’adhérents compte la CCIA ?
Nous n’avons pas connaissance du nombre exact des membres. Cela parce qu’une entreprise devient automatiquement membre de la Chambre de Commerce et d’Industrie du moment qu’elle est régulière et qu’elle paye ses taxes et impôts. Les ressortissants sont toutes les entreprises formelles et en règle vis-à-vis des impôts.

– Ma-LAZA : Quel défi souhaitez-vous relever à l’occasion du centenaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo?
– Noro Andriamamonjiarison : Le défi est d’être encore plus près des entreprises. Nous avons voulu mettre les entreprises au cœur de la célébration de ce centenaire pour les aider à développer leurs activités et faire un saut quantitatif. Chaque fois que nous organisons le salon Voatra, nous remarquons des petites productions de bonne qualité. Comment faire pour augmenter en dimension ces entreprises ? Nous voudrions les accompagner pour qu’elles puissent devenir des industries de moyenne dimension pour le marché local. Après la covid, l’enjeu est de développer le marché local et cesser de dépendre de l’étranger.

Ma-LAZA : Qu’en est-il de la situation actuelle du patrimoine de la CCIA ?
– Noro Andriamamonjiarison : Nous avons un patrimoine important qui s’étend d’Ankorondrano à Antanimena et également à Antaninarenina. Ce patrimoine fait l’objet de convoitises. Nous avons plusieurs procès en cours à cause des squatteurs qui s’approprient nos terrains. La rentabilisation de ce patrimoine permettra de faire fonctionner la Chambre et d’aider les entreprises. Nous remercions l’Etat pour ses subventions mais nous ne pouvons pas en dépendre. Il est important pour nous de protéger ce patrimoine et de le faire fructifier pour servir les adhérents.

-Ma-LAZA : Auriez-vous un message à passer aux autorités?
– Noro Andriamamonjiarison : Parfois, certaines autorités croient que tout va bien. Avec cette pandémie, il est incompréhensible de réclamer les impôts et de procéder à des contrôles fiscaux. Nous avons perdu en capacité et en trésorerie. Il faut nous laisser le temps de souffler, cela est surtout valable pour les PME. Il est important de leur permettre de se remettre en marche. Nous attendons donc plus de compréhension et de soutien de la part des autorités.

Propos recueillis par Claudia R.

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