Le secteur privé est au bord du naufrage. Sans une solide bouée de sauvetage, de nombreuses entreprises risquent de couler. Un cri d’alerte avait été lancé, mais les secours semblent tarder à venir…
“Comment allons-nous payer nos salariés compte-tenu de la chute de nos chiffres d’affaires ? Nous avons déjà été contraints d’envoyer une partie de nos employés au chômage technique », se lamente un chef d’entreprise. Au mois d’avril dernier, les groupements professionnels des employeurs et les syndicats des travailleurs avaient tiré la sonnette d’alarme en indiquant que la paie risque de ne plus être assurée. Tel que nous l’avions précisé dans nos colonnes, un manque à gagner de 64 millions USD est enregistré au niveau des entreprises franches où plus de 60% des employés sont actuellement au chômage technique.
«A défaut de mettre en place sans tarder les modalités pratiques d’une prise en charge immédiate, des milliers de travailleurs risquent de se retrouver dans le dénuement le plus total ». Ils avaient en effet sollicité une aide de l’Etat de 50 milliards d’Ariary pour prendre en charge les charges salariales. « Nous sommes à une dizaine de jours de la fin du mois de Mai, mais aucune mesure allant dans ce sens n’a encore été officialisé, bien que des discussions se tiennent en haut lieu » indique notre source. Qu’adviendra-t-il donc des employés, dont une grande partie s’expose au risque de contamination du coronavirus, s’ils continuent de travailler sans aucune garantie de paie ? Des opérateurs s’attendaient que le Président de la République évoque les mesures économiques de protection de l’emploi et des sociétés dans son allocution de dimanche dernier. Ce qui ne fut malheureusement pas le cas.
Quoi qu’il en soit, bon nombreux sont ceux qui continuent de lancer un appel de détresse dans l’espoir de se faire entendre et de voir appliquer les mesures adéquates pour garder le cap dans ce contexte de crise sanitaire et d’éviter ainsi de… couler.
Claudia R.
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