Panorama politique : Hery dit merci à Christine

Panorama politique : Hery dit merci à Christine

Hery  Rajaonarimampianina et sa délégation se trouvent aux Etats-Unis. Il lui appartient de convaincre, de rassurer et de susciter un capital de sympathie à la fois diplomatique et financière. La Grande Ile est  à bout de souffle. En tout cas,  le Président malgache doit une fière chandelle au Directeur Général du FMI…

Le titre est un tantinet provocateur. Hery peut dire merci à Christine. Il y a Christine et Christine. Et  celle dont il est question est Christine Lagarde, le Directeur Général du Fonds Monétaire International et non de Christine Razanamahasoa.
Le communiqué de cette Institution de Brett on Woods tombait à pic. La veille du départ du Président malgache aux Etats-Unis. Lui qui cherchait absolument  à redorer le blason de la Grande Ile, mise au ban de la Communauté Internationale pendant 5 années, la prise de position  du Fonds Monétaire International a été politiquement et économiquement salvatrice.
Politiquement.  Le FMI n’est pas uniquement une simple institution financière. C’est un gigantesque panneau de signalisation : feu rouge, feu orange,  feu vert. En face de Madagascar, il y eut un gros feu rouge politique. Tous les pays  du monde  n’ont pas besoin de se rendre à Madagascar pour définir leur politique vis-à-vis d’elle. Ils regardent le FMI. Feu rouge : c’est un pays paria. A éviter absolument. Sauf peut-être pour des pays d’Asie ou encore pour des paradis fiscaux qui ne s’embarrassent pas trop des détails (démocratiques, droits de l’homme, orthodoxie financière…)
Sur le plan national,  les politiciens avaient besoin d’être rassurés : la SADC, l’Union Africaine ont  exprimé leur soutien au nouveau régime.  Mais  l’Union Européenne et les Etats-Unis semblent encore attendre. Comme s’ils étaient sur leur quant à soi. Et  les adversaires  du nouveau Président parlent de non changement, de scénario Poutine/Medvedev…  Une déclaration du FMI et le tour est joué. Christine Lagarde est une Française, ne l’oublions pas. Le lobbying du gouvernement français et du département américain, mais également des gouvernements allemands et japonais, était pour quelque chose dans cette annonce du FMI.

UN APPEL DE PHARE AUX GROS INVESTISSEURS ETRANGERS

Economiquement, le Fonds Monétaire International est le gendarme monétaire. La normalisation des relations avec le FMI  est un appel de phare aux investisseurs. C’est le feu vert. Hery Rajaonarimampianina va présenter son programme général de gouvernement. Le FMI  (la Banque Mondiale et les Nations Unies) aura son mot à dire. Et lors de la prochaine réunion sur Madagascar à Paris, le FMI sera parmi les défenseurs du  programme malgache. Certes, le prix sera le retour de Madagascar dans le programme d’ajustement structurel. Avec les risques de dévaluation de l’Ariary, au nom de l’orthodoxie monétaire. Comment garder la politique de la parité négociée et contrôlée avec  les sociétés pétrolières pour maîtriser la hausse vertigineuse du prix des carburants à la pompe ? Tout dépend, maintenant, de la compétence de nos techniciens. Après tout,  c’est Hery Rajaonarimampianina, lorsqu’il était ministre des Finances, qui avait  réussi  à  contenir l’inflation et la dépréciation de la monnaie locale.   On avait vécu 5 années sans le FMI. Mais on ne peut pas, dans les conditions actuelles, toujours vivre sans le FMI.  A moins de se tourner vers d’autres ressources de financement. Cela existe, mais c’est une histoire.

 E.A

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