Parking payant : La galère pour les usagers

Parking payant : La galère pour les usagers

Un nouveau dispositif est mis en place dans la gestion des parkings. Mettre fin aux stationnements sauvages, une des causes des embouteillages, augmenter les recettes de la Commune, favoriser la rotation des véhicules afin de faciliter la recherche d’une   place dans un parking… autant de raisons d’être des horodateurs et des coupons dans la capitale. Un projet qui est loin de plaire à tous les usagers.

Depuis début Février dernier, les usagers sont tenus de payer 500 Ariary l’heure à titre de droit de parking dans les zones concernées par la phase-pilote, comme Analakely, Tsaralalana, Antsahavola et Antaninarenina où des «horodateurs » sont installés. Mais il est aussi possible d’utiliser le «coupon».
500 Ariary de l’heure, c’est un tarif standard qui revient cher aux usagers, surtout ceux qui doivent laisser leur véhicule pendant des heures dans un parking. Parmi les victimes figurent les travailleurs qui doivent garer leur voiture dans les zones pilotes. Huit heures de stationnement quotidien dans un parking équivalent à 4000 Ariary de dépenses de stationnement par jour.
Outre le tarif, ce nouveau dispositif engendre de nombreuses contraintes. «Je suis obligée de quitter mon foyer très tôt pour trouver une place, le parking réservé n’étant plus appliqué»,  a confié une jeune femme. Un employé d’une société implantée à Antsahavola, pour sa part, a indiqué que cela a eu des répercussions sur l’effectif de leur clientèle. De nombreux usagers se demandent également si le fait de payer davantage par rapport à l’ancien système garantit la sécurité du véhicule. « Si une partie des recettes est versée à la CUA, peut-on nous assurer que cela mettra fin aux nids-de-poule dans les rues de la capitale ? », déplorent d’autres sur les réseaux sociaux.
Comment utiliser l’horodateur, auprès de qui payer le droit de stationnement pour les coupons… Tout cela n’est pas évident pour les usagers qui font face à une véritable galère. En cas d’infraction, des amendes sont à payer et le flou demeure quant au lieu de paiement et aux pièces requises.

Easy Park

Ce projet sur la nouvelle gestion du parking s’inscrit dans le cadre d’un 3P, avec un partenariat entre la Commune Urbaine d’Antananarivo et la société Easy Park appartenant à un Malagasy. Pour  Tiana Rasamimanantsoa, Coordinateur principal de cette société, l’objectif est  de gérer d’une manière plus  efficace des stationnements sur voirie, réduire les gabegies régnant au niveau de la circulation des véhicules et réinstaurer de la culture de la discipline chez les automobilistes. Pour les véhicules de société et particuliers travaillant dans les zones pilotes, un système d’abonnement annuel est proposé avec un tarif de  750.000 Ariary par an (soit 62.500 par mois) ou encore «l’offre pass journée» proposée à ceux qui doivent garer leur voiture alors qu’ils assistent à une journée de conférence ou de séminaire par exemple et qui auront à payer 7.000 Ariary par jour. A chaque véhicule est attribué un QR Code.
Différents agents ont été mobilisés pour la mise en place de ce niveau dispositif de paiement: des agents de surface, des agents de parking et des agents distributeurs.
Le fait que 20% seulement des recettes reviennent à la CUA suscite aussi des polémiques.  Selon les explications apportées par les responsables de la Société EasyPark. L’on doit soustraire les charges fixes et autres charges, les investissements… des 80% qui  reviennent à cette Société. Que la société fasse des profits ou non, les 20% reviennent de droit à la CUA. Il n’y a pas d’apport de la Commune dans le projet, toutes les charges sont supportées par Easy Park notamment le salaire des employés, le coût des horodateurs dont le prix est de 5000 euros l’unité. A noter que les usagers  qui doivent payer des amendes doivent se rendre au siège de la Société Easy Park, Ambatomitsangana Behoririka.
La phase-pilote du projet s’étalera sur une six mois si le contrat est d’une durée de 15 ans renouvelable.    

C.R

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