Permis miniers : 90% des détenteurs sont des spéculateurs

Permis miniers : 90% des détenteurs sont des spéculateurs

Aucun domaine ne semble épargné par les spéculations. Pas plus tard que vendredi dernier, le Président Hery Rajaonarimampianina a précisé que les permis miniers font également l’objet de spéculation.

“Près de 90% des détenteurs de permis miniers sont des spéculateurs », a indiqué le Président Hery Rajaonarimampianina au cours de l’inauguration du Mining Business Center le 1er septembre dernier à Mamory Ivato. «La délivrance des permis a été orientée généralement vers la spéculation. Aujourd’hui, nous voulons nous assurer d’une bonne gouvernance pour que nous puissions avoir les vrais investisseurs qui sont prêts à créer de l’emploi, de la valeur ajoutée dans ce secteur », a-t-il poursuivi.
Cela a été corroboré par Zafilahy Ying Vah, ministre auprès de la Présidence en charge des Mines et du Pétrole. Ce dernier n’a pas manqué de préciser qu’il existe trois types de permis : les permis réservés aux petits exploitants (PRE) destinés aux petits exploitants malagasy, les Permis de Recherche et les Permis d’Exploitation.

4000 permis en vigueur
Environ 4000 permis miniers sont actuellement en vigueur, a fait savoir le ministre auprès de la Présidence, chargé des Mines et du Pétrole Zafilahy Ying Vah. La plupart sont des PRE détenus par des Malagasy. Dans le Code minier actuellement en vigueur, c’est le principe du « premier venu, premier servi » qui prévaut sans pour autant que le détenteur du permis ait des compétences en la matière. Les détenteurs ne sont donc pas des professionnels, mais des spéculateurs passifs. Durant les deux premières années, les détenteurs de PRE ne payent que 8.000 Ariary par carré minier par an en guise de frais d’administration minière. Lorsqu’ils cèdent leurs permis à des tiers, aucun centime n’est versé à l’Etat.
Seule, une trentaine de ces 4 000 opérateurs exploitants ont fait une déclaration auprès de l’EITI (Initiative pour la Transparence des Industries Extractives) tandis qu’une cinquantaine s’acquitte de redevances annuelles de plus de 5.000 USD.
A titre de rappel, le dépôt de demande de nouveaux permis miniers a été suspendu depuis avril 2011. Les dossiers en instance qui n’ont pas été traités avant cette date se chiffraient à 1600 environ. Le mode d’attribution des permis miniers devrait être revu en profondeur pour professionnaliser et assainir le secteur.

C.R

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