Pharmaciens de Madagascar : Une proposition de loi controversée

Le syndicat des pharmaciens, l’association des pharmaciens et l’Ordre des pharmaaciens…ont rencontré la presse hier à Nanisana pour faire part de leur préoccupation au sujet de la proposition de loi 003-2021/PL.

‘‘Les pharmaciens de Madagascar expriment leur mécontentement. Une proposition de loi est actuellement entre les mains de l’Assemblée nationale aux fins d’adoption par voie de vote ce 4 novembre. Nous n’en avions été informés que le 25 octobre. Nous demandons ainsi un ajournement du vote de ce texte ainsi qu’une réunion sur table ronde inclusive préalable. Cette proposition de loi remet en cause le code de la santé », a indiqué hier à Nanisana, Hortense Randrianaivo, présidente de l’association des pharmaciens de Madagascar.  Une banderole mettant en relief la solidarité des professionnels du secteur de la pharmacie pour faire front contre une adoption précipitée de cette loi, est visible devant les officines depuis peu.
Tantely Rakotomalala, président de l’ordre des pharmaciens, pour sa part, a rappelé que « la proposition de loi remet également en cause l’ensemble du code de la santé du fait de l’interdépendance des dispositions ». Selon la législation en vigueur, avec  l’ouverture régulière d’une officine de pharmacie, le dépôt de médicaments déjà fonctionnel dans la localité devra être déplacé. Dans la proposition de loi, dans ces mêmes conditions, le dépôt de médicaments, légal ou non, est maintenu.
Les professionnels de la santé ont, par ailleurs, souligné l’importance de leur formation sur les médicaments pendant plusieurs années d’étude, alors que les dépositaires de médicaments n’ont suivi que 3 mois d’initiation. Les pharmaciens ont le droit et l’obligation de prodiguer des conseils, de s’assurer des ordonnances et d’appliquer les recommandations sanitaires et scientifiques, de conserver comme il se doit les médicaments contrairement aux dépositaires.
L’ordre national des pharmaciens de Madagascar reconnait la nécessité des dépôts de médicaments afin de faciliter l’accessibilité des médicaments dans les localités isolées et qui n’ont pas d’officines. Toutefois, il soutient que « l’autorisation d’ouverture d’un dépôt de médicaments doit rester une mesure conjoncturelle ».
C.R
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