Plan Multisectoriel d’Urgence : Un gap de 255,92 millions USD

Pour faire face à la crise sanitaire, plus d’un portent leur espoir sur le fameux Plan Multisectoriel d’Urgence (PMDU) qui vient supplanter le Plan de Mitigation élaboré par le secteur privé. Si le document est disponible depuis peu, le budget requis pour sa mise en œuvre n’est que partiellement disponible. Il faudrait ainsi trouver à financer le gap.

Juguler la propagation du coronavirus et endiguer la pandémie, venir en aide aux populations vulnérables tout en répondant efficacement aux besoins vitaux de la population et aux défis de la réduction de la pauvreté, de la vulnérabilité et de la précarité, ainsi que protéger l’économie, maintenir le capital humain et faciliter la relance. Tels sont les objectifs majeurs du Plan Multisectoriel d’Urgence (PMDU) face au contexte actuel. Tel qu’il est écrit noir sur blanc dans ce document, « le budget nécessaire à la mise en œuvre du Plan est de 826,09 millions USD ».
Le financement du plan prévoit une contribution de l’Etat sur Ressources Propres Internes (RPI) à hauteur de 375,17 millions USD. Il prévoit également une contribution de la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) à hauteur de 60 millions USD et du Programme Fihariana à hauteur de 8 millions USD, dans le cadre de l’appui transversal au secteur privé. L’apport déjà annoncé ou programmé par les Partenaires Techniques Financiers s’élève à 127 millions USD. « Le gap s’élève à 255,92 millions USD. Son financement sera déterminé dans le cadre d’une table ronde avec les PTF ».
Il faut noter que les mesures et actions prioritaires du Plan s’articulent autour de trois axes, à savoir le renforcement de la gouvernance de la lutte contre la pandémie, le renforcement des mesures relatives à la protection sociale ainsi que le soutien à la résilience économique et l’ appui au secteur privé. La mise en œuvre des activités prévues revient aux départements ministériels, organismes et des entités concernés. Leur exécution sera organisée et suivie par un Comité de Pilotage présidé par le Premier Ministre

Secteur privé

Le PMDU prévoit de lancer avec le Secteur Privé, le Fonds Malgache de Formation Professionnelle (FMFP) et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), un programme pour soutenir 200.000 employés affectés par la crise, à acquérir de nouvelles compétences, développer leur savoir-faire, et se préparer à la relance économique. En plus, tel qu’annoncé lors de la rencontre entre le secteur privé et l’Etat le 17 Juin dernier à Iavoloha, un soutien sera apporté aux services médicaux inter-entreprises (SMIE) afin qu’ils puissent assurer la continuité de la fourniture des prestations de soin aux employés, et former les entreprises à mieux protéger les salariés sur les lieux de travail. Les crédits à taux bonifié, la promotion de la consommation du « vita malagasy », le programme d’infrastructures pour soutenir la résilience économique ne sont pas en reste.
Dans le secteur tourisme, les stratégies consistent à promouvoir le tourisme local et élaborer une stratégie de promotion et de commercialisation des destinations touristiques, former le personnel et encadrer des entreprises dans l’application de protocoles de santé et d’hygiène pour permettre la réouverture des établissements en toute sécurité dès le rebond. Le secteur de l’aviation civile travaillera aussi sur l’établissement et la mise en œuvre des normes et protocoles sanitaires nécessaires aux voyages internationaux. La compagnie Tsaradia, elle, recevra un soutien financier pour lui permettre de maintenir la desserte aérienne domestique, de réaliser 211 vols cargos et de préparer la relance du tourisme.
Des opérateurs économiques s’accordent à dire que le PMDU est important certes, mais n’inclut pas des mesures d’urgence requises pour maintenir les entreprises en vie.
Nous en reparlerons.

Claudia R.

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