Point de vue : 0,1 de plus et c’est la catastrophe

0,1 de plus et c’est la catastrophe

Certaines mesures du dernier tremblement de terre survenu à Madagascar dans la matinée de jeudi dernier ont donné des secousses d’une magnitude de 5,9 sur l’échelle de Richter. 0,1 de moins pour que le séisme ne provoque une catastrophe, puisqu’à 6, généralement, les tremblements de  terre font des dégâts importants à des centaines de kilomètres autour de son épicentre.
Même si des victimes ne sont pas à déplorer dans les villes et villages malgaches concernés par ce phénomène de jeudi, force est de reconnaître qu’il en a fallu de peu. Le principal problème est que le pays n’a pas une culture de lutte contre les tremblements de terre comme au Japon ou sur la côte ouest des Etats-Unis où les infrastructures sont conçues pour résisterà des séismes de forte magnitude. Et encore, ils font des victimes sur l’archipel nippon, non à cause directement des séismes mais des tsunamis qu’ils provoquent quand leur épicentre est localisé en plein océan, proche du littoral.
Le tremblement de terre de jeudi dernier est le plus fort jamais ressenti à Madagascar. Toutefois, le pays n’est pas exposé dangereusement à ce fléau comme le sont Tokyo, Santiago de Chili ou San-Francisco. Ce phénomène est rare mais sommes-nous à l’abri des caprices de la nature et peut-on encore exclure Madagascar des pays à risques sismiques ? Devrons-nous adopter les techniques nippones dans la construction des bâtisses dont la tendance actuelle est à la verticalité ?
Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. Mais passé l’effroi de jeudi dernier, il est sûr que moins que les cyclones, les tremblements de terre ne font pas partie des catastrophes dont les Malgaches ont le plus peur. Comme les Gaulois, ils appréhendent que le ciel ne leur tombe sur la tête. Ils redoutent également les « dahalo », la sécheresse, les maladies plus qu’autre chose.
Pragmatiques, ils préfèrent attendre et voir venir plutôt que de se prémunir d’un danger qui est plus ou moins probable. Et c’est pour cette raison qu’ils ne s’émeuvent plus des feux de brousse ou des pillages de ses ressources naturelles aux conséquences désastreuses. Ils diminuent à la portion congrue ses rapports avec le temps et ne raisonnent qu’à une échelle de 5 voire 2 ans tout au plus. C’est ce qui explique nos incapacités à se projeter dans le futur, obnubilés que nous sommes par les résultats immédiats qui nous obligent souvent à prendre des raccourcis. Dieu nous a préservés d’une hécatombe. Mais il était moins… 0,1

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