Point de vue : Accord et désaccord

Accord et désaccord

En politique, il n’y a pas d’inimitié éternelle, mais d’intérêt permanent. Le jeu d’intérêt est machiavélique. Il peut être unique, mais il sait se justifier d’une période à l’autre. Le temps est un facteur plus que vital en politique. Il gère les humeurs et les conflits selon les circonstances.
En 2002, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana étaient des pires ennemis. Mais une dizaine d’années après, ils étaient obligés de se réconcilier pour les besoins de leur survie politique. Dans les années 90, Didier Ratsiraka et Zafy Albert étaient également de farouches adversaires. Mais ils furent obligés de se réconcilier plus tard.
On peut subodorer qu’Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, deux ennemis jurés, seront amenés à passer l’éponge. Pour les mêmes intérêts. On a vu Marc Ravalomanana et les barons du MAPAR trinquer et se faire des accolades dimanche dernier, à Mahamasina. Leurs intérêts commencent à se fondre, de l’avis des analystes politiques. Et une fronde politique commence à se lever pour faire face à Hery Rajaonarimampianina en vue des élections de 2018 et également d’autres enjeux non avoués, comme l’éventualité d’une révision de la Constitution en défaveur des adversaires du régime et des potentiels candidats concurrents de l’actuel Président de la République.
Mais ces alliances contre-nature ne tiennent jamais la route de manière durable. Elles ne reposent que sur des donnes circonstancielles et circonstanciées. A la base, on notera l’absence de socle d’idées compactes et fédératrices. Bref, l’accord se construit sur la forme et non sur le fond. Mais on sait que ce genre d’alliance fait souvent mouche. Et fait mal. La facture du changement en mode émeute est lourde. L’alternance devrait être démocratique. Et cela commence par le processus, en lui-même, qui inclut les textes de lois, le débat de fond, l’application des lois et l’intégrité de ceux et celles qui les appliquent.

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