Point de vue : Au-delà de ces négociations

Point de vue : Au-delà de ces négociations

Madagascar va signer l’accord du 11ème FED. Une enveloppe de 518 millions d’euros. Cela fait presque deux ans que les négociations ont duré. Il y eut un premier voyage du Président de la République à Bruxelles. Un premier contact officiel s’est tenu en marge du Sommet UE/Afrique. Ce fut à ce moment que Hery Rajaonarimampianina a rencontré François Hollande qui l’avait invité pour un séjour d’Etat à Paris.
Au-delà de ce qui a été dit, des conditionnalités, des projets et autres cadrages macroéconomiques convenus et des textes sur la promotion des droits de l’homme et de la démocratie, au-delà de la recherche de la bonne gouvernance, une évidence s’impose : la longueur de la procédure de mise en place de la coopération. Presque trois années. Ne parlez donc plus de développement rapide, dans ces conditions.
C’est l’un des points faibles de ces projets de coopération avec les partenaires techniques et financiers. Tout le monde est embarqué dans ces interminables travaux techniques préliminaires, ces notes, ces correspondances diplomatiques et, plus que tout autre, tout est suspendu au calendrier des décideurs à l’extérieur. Ajoutons à cela, la lourdeur des procédures d’utilisation des fonds pour leur déblocage. On reproche à la partie malgache sa non-maîtrise, en sorte que des fonds ne sont pas même épuisés à la fin de l’exercice. Un jour, l’ex Chef d’Etat Marc Ravalomanana, durant son mandat, avait provoqué un choc en déclarant urbi orbi que l’argent existe, mais nous ne savons pas comment et pourquoi l’utiliser. En tout cas, il en a su bâtir l’empire TIKO.
La simplification des procédures devrait faire partie d’un autre dialogue politique. Et cela devrait se reposer sur la base de compétence et, surtout, de confiance. Lorsque des projets sont signés et qu’il faut recourir, au besoin, à des prestataires et autres ONG, ce sont toujours les ONG dirigées par des expatriés occidentaux qui obtiennent le marché. Et quand il s’agit de grosses infrastructures, c’est encore le même état d’esprit qui prévaut.
Consolons-nous, cela se passe aussi de la même manière dans les pays subsahariens et autres.
C’est une bataille. Il appartient à l’Etat de valoriser le génie et les potentialités humaines nationaux. L’UE, la BAD, la Banque Mondiale ou le FMI, ou encore l’AFD et autres organismes de financement chinois, russes, japonais, ne sont pas des Mont-de-piété. L’intérêt est la face cachée de la médaille Coopération.

Imprimer Imprimer

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.