Cherchez l’homme
On attend cette semaine la décision du Tribunal Electoral sur de nombreuses plaintes. 260 dossiers ont été rejetés par le Tribunal Electoral pour non recevabilité. Généralement, c’est dû au manque de pièces justificatives ou, par défaut, dans la forme elle-même. On a appris et relaté dans ces colonnes la recevabilité de la requête pour disqualification, déposée par la candidate Lalatiana Rakotondrazafy contre Lalao Ravalomanana. A cause du logo «Neny».
Le TIM et plusieurs autres malheureux de la Capitale attendent avec impatience le verdict du Tribunal quoique des analystes estiment que ce verdict va confirmer l’élection de Lalao Ravalomanana à la mairie de la Capitale.
Mais au-delà de tout cela, cherchez l’homme. C’est le mari qui va porter culotte. La mainmise du TIM sur Antananarivo est une occasion ouverte à Marc Ravalomanana de revenir par la grande porte. Qu’on le veuille ou non, c’est lui qui va gérer, donner les directives ou encore travailler pour élargir et consolider la base du TIM en vue des prochaines élections présidentielles. C’est ça le vrai enjeu.
Marc Ravalomanana retrouve peu à peu ses droits de citoyens. Il circule librement dans le pays. Il peut voyager à l’extérieur. Il reçoit des investisseurs. Et dans tout cela, il consolide son image tout en ne recevant pas des coups car il ne gère pas le pays. Et si le régime de Hery Rajaonarimampianina recevait des coups, en revanche car il est au pouvoir, lui, il peut cultiver l’image de victime auprès de l’opinion.
Autrement dit, le TIM estime que rester dans une position ni opposant ni pro régime est un bon positionnement électoral tactique. Pour lui, arracher une signature au bas du Mémorandum de stabilité, il faut plus que des promesses et des grands mots. Il lui faut des places. Les meilleures. La balle est dans le camp du régime qui, depuis l’affaire déchéance et motion de censure, sait qu’on peut donner tout au TIM de Ravalomanana. Tout, sauf la confiance.