Coup d’état ici et là
Le coup d’Etat au Burkina Faso est un des faits majeurs de l’actualité internationale ou, précisément, africaine. Une année après l’éviction de Blaise Compaoré, des militaires du RD, unité d’élite de l’Armée burkinabe, ont pris en otage le Président par intérim et le Premier Ministre alors qu’ils présidaient un Conseil des ministres.
C’est le tollé général au niveau de la Communauté Internationale car le Burkina Faso est en pleine préparation des prochaines élections présidentielles qui auront lieu au mois d’Octobre.
Les putschistes justifient leur méfait par la défense de la démocratie, arguant qu’il est antidémocratique que les personnalités proches de Blaise Compaoré et lui-même ne peuvent pas se présenter aux futures élections.
Une situation qui nous rappelle le « ni… ni… » à la veille des élections présidentielles à Madagascar. L’Afrique, c’est autre chose; la démocratie est au bout des baïonnettes. Et voila où l’Afrique en est lorsqu’on encense l’Armée d’être le rempart de la République. Disons plutôt l’Armée est le dernier rempart de tout régime qui glisse vers l’impopularité. Le signe qu’un pays se trouve dans une pareille situation est simple : on multiplie les promotions et les montées en grade au sein des militaires. Prévenir, c’est guérir.
Dans ses anciennes colonies, la France est en partie responsable car aucun régime post colonial n’échappait au contrôle de l’ancienne métropole. Blaise Compaoré, qui était par une sorte de putsch au pouvoir, fait partie de cette génération de Présidents africains.
Le scénario est connu. On va aller aux négociations. Et en Afrique comme chez nous, on aime bien parlotter, chercher le « marimaritra iraisana » ou le compromis. Au bout du compte, cela se fait au détriment des criantes priorités de développement.