Point de vue : Courage, discutons

Courage, discutons

Le Code de la Communication est de nouveau devant les membres de l’Assemblée nationale.  Selon toute vraisemblance, il sera adopté malgré le lever de bouclier des journalistes et des gens des médias. Comme tous les projets de loi transmis par le gouvernement pour avoir l’aval des députés. Ces derniers, devant la mobilisation des journalistes, ont promis de porter des amendements au texte, mais lesquels  ?
L’article sur la cybercriminalité est, entre autres, celui qui gêne le plus les gens des médias en plus de la volonté de l’Etat de contrôler l’information. Et tout de suite, le bâton : celui qui s’aventure à publier en ligne une information mettant en cause des personnalités malgaches ou étrangères s’expose à des poursuites. Concernés en premier lieu, les députés sont pris entre le marteau et l’enclume. S’ils acceptent tel quel le texte, ils risquent de ne plus trouver des collaborateurs au sein des médias qui veuillent bien rapporter leurs actions dans leur circonscription respective. Mais le refuser signifie également accepter le fait qu’ils pourraient être concernés par les articles et photos qui pourraient les compromettre sur Internet et contre lesquels ils ne peuvent rien.
Mais nous sommes au XXIè siècle. Et nous devons vivre à notre époque. N’importe où ailleurs, sauf dans les pays totalitaires, la liberté de la presse n’est pas un vain mot. Et elle constitue même un facteur de développement parce qu’elle permet de mettre fin aux abus perpétrés le plus souvent par les détenteurs du pouvoir ou leurs proches, de mieux contrôler les agissements de ceux qui profitent de leur statut et de plaider en faveur des oubliés de la société. Une promesse non tenue, un programme qui n’est pas réalisé par les gouvernants sont des faits qui méritent d’être portés à la connaissance du public et ne constituent pas des délits tels que le laissent supposer le texte présenté par le gouvernement.
En gros, le gouvernement actuel veut encore contrôler et la presse et les informations. Ce qui est une entrave à la liberté d’exercer des journalistes et des gens des médias. En gens bien éduqués, il nous faut accepter de dialoguer. Car les régimes passent mais le journalisme comme la communication  ne peuvent disparaître. Pourquoi chercher des ennemis là où il n’y en a pas ? Pourquoi ériger en adversaires ceux qui ne cherchent qu’à mieux s’épanouir dans leur métier  ? Pourquoi à tout prix chercher à protéger l’Etat et à ignorer le droit des autres ? Prenons notre courage à deux mains… et discutons.

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