Point de vue Cyclone Enawo : le bois de rose de nouveau menacé

Le bois de rose de nouveau menacé

Le cyclone Enawo menace la partie Est de Madagascar, du Nord jusqu’à une partie du Sud de l’Île. Avec des vents forts de 240 km/h, la biodiversité de cette partie, riche en ressources naturelles, est potentiellement menacée. La situation rappelle celle de Mars 2004. Le cyclone Gafilo avait frappé cette partie de l’Île. Des milliers d’arbres ont été déracinés par ce cataclysme naturel. Majoritairement, ces arbres étaient des dalbergias, en terme banal, des bois de rose et des bois de palissandre.
L’événement avait, rappelons-le, été le précurseur de l’exploitation exponentielle de bois précieux de Madagascar. Les bois déracinés par le cyclone Gafilo avaient été soigneusement collectés et stockés. Ce qui avait ainsi alimenté les velléités de certains acteurs et opérateurs à tenter d’exporter ces bois abondants dont on ne savait pas quoi faire. Les businessmen chinois se frottaient ainsi les mains avec cette manne qui constituait une fortune incommensurable, à même d’assurer l’avenir du pays.
Mais le destin était tout autre pour Madagascar. Le bois de rose devenait une affaire de contrebande et les pillages se succédaient, les coupes se sont généralisées, les autorités étatiques ne pouvaient plus contrôler le phénomène jusqu’en 2016, année où les trafics ont quasiment été éradiqués.
La situation risque-t-elle de se reproduire ? Il faut reconnaitre que le passage d’un cyclone n’arrange en rien la vie des habitants des villes et des villages se trouvant sur son chemin. Les dégâts seront sans doute énormes dans ces endroits : blocage de l’administration, gel des activités industrielles et financières, paralysie des pêcheurs, coupure d’eau et d’électricité, réseau téléphonique perturbé… Toute une panoplie de blocages qui s’ajoute aux dégâts matériels, susceptibles d’en résulter, pour n’en citer que les crues pouvant emporter les ponts et les chaussées. Le passage annoncé de ce cyclone Enawo dans une zone regorgeant des 70% des richesses du pays, de la SAVA jusque dans la Haute-Matsiatra, risque de laisser de lourds tributs dans ces localités et pour Madagascar.

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