Point de vue : De la transparence

 De la transparence

Le classement est flatteur, puisque Madagascar se trouve second parmi les 10 premiers pays africains auxquels les investisseurs accordent leur faveur en matière de recherche pétrolière et gazeuse. Et pourtant, d’autres classements placent Madagascar en milieu de peloton sinon à la queue, question stabilité politique et corruption, les deux garants d’un investissement sûr.
Le régime actuel, depuis son avènement, est toujours en quête d’investisseurs pour permettre le décollage économique du pays. Mais seuls les Chinois osent s’engager, et encore, leurs entreprises sont confrontées à des difficultés, notamment à cause de l’octroi de l’autorisation leur permettant d’exploiter leurs activités. L’on peut reprocher aux Chinois leur expansionnisme mais en revanche, leur féliciter de leur audace à investir en pays hostile.
Madagascar reste un terrain difficile. Les grandes compagnies minières qui sont actives actuellement, à l’instar de QMM et d’Ambatovy, ont eu tout le mal du monde à démarrer leurs activités. A cause d’une incohérence au niveau de l’administration malgache qui a sous-estimé l’adhésion populaire ou son rejet du projet qui concerne son territoire. La même histoire s’est répétée à Soamahamanina. Malgré que la compagnie chinoise ait suivi et respecté toute la procédure lui permettant d’exploiter l’or dans cette localité, plusieurs entités civiles et politiques se sont levées pour dénoncer un accord qui, pourtant, s’est fait dans la stricte légalité, mais à l’insu de tout le monde. Ce manque de transparence est le bât qui blesse dans tous les projets internationaux d’investissement à Madagascar. La population n’a aucun droit de regard mais est toujours mise au devant du fait accompli. C’est pourquoi elle doute toujours d’un fait de corruption quelque part, à son détriment.
Si l’exploitation et la recherche pétrolière bénéficient, pour le moment, d’une certaine mansuétude de la part de la population, c’est que celle-ci est convaincue du fait qu’il n’y a pas de pétrole dans son sous-sol ou qu’elle n’a pas les moyens de l’exploiter. Bemolanga et Tsimiroro sont depuis belle lurette connues pour leur potentiel, mais effectivement, malgré les immenses moyens engagés par les compagnies de prospection, les résultats tangibles se font toujours attendre. Madagascar n’a pas encore mis sur le marché officiel son premier baril de pétrole.
Le retour de nos relations avec le Fonds Monétaire International est de bonne augure pour les potentiels investisseurs. Mais il faut tout d’abord mettre de l’ordre dans notre maison. Notamment dans l’octroi des marchés publics, dans les retombées attendues des investissements quand ils concernent l’exploitation de nos ressources naturelles et de la lutte contre la corruption dont l’ampleur surprend même les responsables étatiques.

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