De Washington à Paris
Le Président de la République est actuellement aux Etats-Unis. Il devrait rencontrer un certain nombre de personnalités de grande envergure au niveau des Nations Unies, du FMI, de la Banque mondiale, du Secrétariat d’Etat américain et également de nombreux gros investisseurs américains pour relancer l’exploration pétrolière avec des firmes américaines et enfin, des politiciens américains pour prétendre de nouveau à l’éligibilité dans le projet AGOA… L’AGOA a été le facteur de développement des entreprises franches à Madagascar de 2005 à 2008. Le coup d’Etat de 2009 a provoqué l’éviction de Madagascar. Résultats, de nombreuses entreprises franches ont fermé leurs portes et des milliers d’employés se retrouvent dans la rue.
La dimension politique du voyage de Hery Rajaonarimampianina aux Etats-Unis est importante. Certes, il ne sera pas reçu, en principe, par Barack Obama, mais cela devrait une normalisation des relations entre les deux pays. Sous la transition, elles étaient moins que tièdes. Et le département américain n’a jamais été en bons termes avec le régime de Rajoelina. Les Etats-Unis n’ont pas oublié le fameux grave incident diplomatique survenu à l’Episcopat d’Antanimena. Le célèbre Commandant du CAPSAT Charles Andrianasoavina avait menacé et agressé verbalement l’Ambassadeur américain. Et il n’y a jamais eu de mots d’excuse officielle de la part du régime HAT.
Les Etats-Unis n’ont pas accompagné le processus de sortie de crise. Mais Washington suivait le dossier de près. Après Addis-Abeba, New York et Washington, le nouvel homme fort de Madagascar tente actuellement de normaliser les relations avec les grands organismes internationaux et, surtout, avec les Etats-Unis. Toujours aussi méfiants, même après les élections.
Hery Rajaonarimampianina va parler avec Ban Ki-Moon, SG des Nations Unies. C’est symbolique et politique. Mais, dans son agenda figurent des rendez-vous politiques de haut niveau. D’ailleurs, le court séjour en France et ses entretiens avec les autorités françaises sont de nature à rassurer l’Elysée sur les intentions du Président de la République malgache. Madagascar ne peut se passer ni de la France, historiquement partenaire, ni des Etats-Unis politiquement stratégique. Il faut avoir les Etats-Unis et la France avec soi que contre soi…
