Point de vue : Décentralisation en gestation : premières contractions

Décentralisation en gestation : premières contractions

L’inauguration de la maison FDL a été une occasion pour les trois Chefs d’Institution d’être ensemble, publiquement. L’image est lisible : le régime se met ensemble pour réaliser le défi de la décentralisation effective. Le Fonds de Développement Local (FDL) est une des composantes de cette stratégie. C’est un fonds que l’Etat met à la disposition des Communes pour financer des projets locaux de développement.
Il s’agit de projets de proximité. Mais souvent sans grande envergure et, auparavant, avec très peu d’impacts. Pourquoi ?  Les projets n’ont pas une incidence réelle sur l’économie de la Commune. Et, bien souvent, la somme  débloquée par l’Etat n’est pas énorme. Pis, dans les régions isolées, elle n’est pas utilisée à bon escient. Plusieurs maires ont été déchus et emprisonnés pour détournement de fonds auparavant.
Le concept de décentralisation ne date pas d’aujourd’hui. Depuis 1972, on en parlait. Et parmi les idées forces véhiculées  avant que la tuerie du 13 mai 1972 n’eut lieu, figuraient la décentralisation et la démocratisation. Le Général Richard Ratsimandrava était  l’un des fervents défenseurs du Fokonolona et du Fokontany comme base de la décentralisation. Avec le régime socialiste, les Fokontany, Fivondronana, Faritany  ont  servi de découpages administratifs avec comme leitmotiv,  justement, la décentralisation. Finalement, ce ne fut qu’un principe illusoire, on parlait plus de centralisme démocratique…  Il y eut des tentatives de déconcentration avec le découpage en 22 régions. Mais tout reste centralisé côté budget.
Le défi du régime de Rajaonarimampianina est de rendre effective cette décentralisation. Il faut des techniciens, des structures, une vision à l’échelle des collectivités décentralisées, une cohérence administrative et juridique et de l’argent. Beaucoup d’argent et de volonté politique.

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