Point de vue : Des signes qui ne trompent pas

Des signes qui ne trompent pas

Les cinéphiles connaissent bien le film «L’effaceur », celui d’un homme dont la mission est de gommer toutes les traçes d’un autre passé avant lui pour empêcher les enquêteurs de retrouver un quelconque indice. Chez nous, c’est l’inverse. Il ne s’agit pas d’un film mais de la réalité.
Depuis quelques semaines, les informations parlent d’une mésentente, voire, d’un conflit ouvert entre le président de la République et le Premier ministre. Comment en effet expliquer les faits suivants ? Le PM, en effectuant une visite privée en France en revient avec  des promesses de contrat et des rencontres clamées haut et fort avec des investisseurs privés. Des rencontres et des promesses qui sont, tout de suite après, désavouées par la Présidence.
Dernièrement, Jean Ravelonarivo a effectué une tournée à Taolagnaro juste avant la venue officielle dans cette ville du Sud du président de la République. La même chose s’est répétée, la semaine dernière à Farafangana, où le PM, sans être investi d’une mission officielle, a précédé le président de la République  pour s’enquérir avec les notables du Sud-Est malgache d’où il est originaire.
Pour bien comprendre la chose et pour établir le lien avec le film, lors du pic du Kere dans le Sud, Andry Rajoelina, a quitté Paris pour « secourir », selon ses termes, ses compatriotes. Il a laissé là-bas l’ image d’un président qui n’oublie pas les siens dans le dénuement même s’il n’est plus à son poste. Une image que Hery Rajaonarimampianina a vite fait de gommer en rendant visite un peu plus tard aux victimes du kere.
Le week end dernier,  à Farafangana, le président de la République a refusé le fauteuil qui lui était réservé, préférant s’asseoir avec les ministres. Jean Ravelonarivo, tout penaud, était bien isolé, loin de ses hommes.
Même si  la guerre n’est pas officiellement déclarée entre Ravelonarivo et Rajaonarimampianina, les signes ne trompent pas. Pour les observateurs, les jours du PM à Mahazoarivo sont comptés. Iavoloha attend le moment propice pour passer à l’offensive.

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