Point de vue : Dix ? Vingt ?

Dix ? Vingt ?

Le compte à rebours a commencé. Aux dernières nouvelles, le gouvernement sera profondément remanié et une dizaine, voire une vingtaine de ministres sera remplacé. Hery Rajaonarimampianina veut une équipe qui gagne ou une équipe de gagnants qui aura à gérer les milliards de dollars glanés à Paris en décembre dernier. C’est le motif, disons officiel. Mais l’on parle actuellement d’un véritable branle-bas de combat à l’approche des présidentielles de 2018 dans tous les états-majors politiques. Et c’est effectivement en vue de ces élections que le PRM veut se positionner pour rentabiliser par les urnes la « victoire » qu’il a acquise en décembre dans la capitale française.
Les ministres sont sur le qui-vive. Car même ceux qui croient être dans les bonnes grâces du président ne sont plus sûrs de rester à leur poste. Certains plaisantins avancent même que certains ministres sursautent à chaque coup de téléphone, de crainte que ça ne vienne de Mahazoarivo ou d’Iavoloha. Car les consultations ont commencé et des CV atterrissent sur la table du PM et du PRM chaque jour.
Et concernant le Premier ministre, justement, rien n’empêche le PRM de le remplacer, sauf qu’il présenterait un bilan meilleur que ses prédecesseurs. Mais sous le ciel malgache, les certitudes les plus profondes peuvent changer en un doute des plus inquiétants. Une place n’est jamais acquise définitivement. Celle d’un Premier ministre de surcroît. Il suffit d’un rien pour que le vent tourne. Fera-t-il partie des dix ou vingt recalés ? On verra.
Le régime a institué le système des Initiatives à Résultats Rapides. Les résultats ont peut être été trop rapides pour que les gens n’y ont vu que du feu. Car, à y voir de près, beaucoup n’ont ressenti aucune amélioration, pire, ils n’ont contaté qu’une détérioration de leur vie quotidienne. Mais on dit souvent que Paris ne s’est pas construit en un jour. Ils attendent donc des résultats palpables d’ici… quelques mois. Le régime a franchi un cap, celui de la reconnaissance de ses efforts qui lui a permis de recouvrer la confiance des bailleurs et des investisseurs. Mais beaucoup reste à faire. Dommage pour les dix ou vingt qui doivent quitter l’équipe. Ils ne seront que des spectateurs de leur victoire.

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