Point de vue : Droit et devoir syndical

Droit et devoir syndical

Le SECES a annoncé une grève générale qui devrait commencer à partir de ce jour. Quelle en sera sa portée ? Les grévistes d’Air Madagascar n’ont pas encore levé le pied. Ceux des Domaines ont, pour leur part, durci le mouvement.
Les revendications salariales sont normales dans un Etat de droit. La grève est un droit sans être un devoir. Et cela devrait se confiner à une confrontation entre les protagonistes. Les syndicats, le patronat et l’Etat.  A partir du moment où l’intérêt direct  du public, c’est-à-dire des usagers et des contribuables, est  concerné, il est du devoir des grévistes d’organiser un service minimum. Et c’est un devoir.
Lorsque des enseignants font la grève pour des avantages dus, mais non percus, ils ont le droit de la faire. Mais ils ont aussi le devoir de ne pas mettre en cause les efforts fournis par les élèves ou les étudiants pendant des mois ou des années d’études.  Le service minimum est une obligation, notamment, en période d’examen.
Lorsque des taxibe révisent à la hausse le prix du ticket, ils pénalisent les usagers. Des millions d’usagers. Une telle mesure n’impacte pas sur le portefeuille des autorités. Le public est la première victime.
Pour régler les différends, l’Etat et les syndicats devraient dialoguer, négocier. Dans un pays qui se développe, la satisfaction des revendications  est normale. Elle est même requise. Mais, dans un pays pauvre comme Madagascar,  tous les protagonistes devraient utiliser le même registre de priorités. Cela s’appelle intérêt supérieur de la Nation.
Que les autorités en soient conscientes, que les expatriés qui travaillent à Madagascar et les dirigeants d’entreprises en soient conscients : l’ostentation, le train de vie, l’argent distribué ici et là au su et au vu de tous car médiatisé, les belles voitures des organismes internationaux, tout cela ne donne pas l’image d’un pays pauvre. Et il est normal, dans ces conditions, que les syndicats revendiquent ce qui leur est dû.  Et quand la politique politicienne s’en mêle, les choses se compliquent. Comme maintenant. Un mouvement syndical, c‘est comme un feu…

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