Point de vue : D’un dialogue politique à l’autre

D’un dialogue politique à l’autre

Une rencontre importante s’est tenue hier au palais d’Etat d’Iavoloha. Il s’agissait du dialogue politique entre le régime malgache et l’Union Européenne. C’est une sorte de rapport du Gouvernement devant l’Union Européenne, un des principaux bailleurs de fonds de Madagascar et qui nous finance dans le cadre des projets FED. Des projets multidisciplinaires.
6 points ont été abordés, entre autres, le point des actions gouvernementales, les droits de l’homme, la sécurité, les réformes structurelles  entreprises. Officiellement, tout va pour le mieux. Mais, il sera juste de dire que cela aurait pu être pire.
Madagascar est classée parmi les plus pauvres dans le monde. Il n’y a pas de quoi en être fier. Et encenser la coopération avec les partenaires techniques et financiers n’est même pas indiqué car ils sont tout aussi responsables de la situation actuelle à leur niveau. La raison est simple : la grande majorité des projets qui sont financés par les bailleurs de fonds sont sous leur contrôle et, souvent, directement ou indirectement, sous leur conduite.
Lorsqu’un accord de financement est conclu ou signé, il n’est pas la peine de crier victoire. C’est ça l’un des problèmes rencontrés : on vend toujours la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Tout un raffut pour juste une pose de première pierre, fiesta pour quelques kits scolaires, cri de victoire pour un dialogue politique. Un étranger  arrive pour travailler. Aujourd’hui, c’est un expert de projet, demain il sera un pacha. Un député aura beau réclamer un 4×4 pour sa fonction, un expert étranger n’en demande même pas, on lui en offre. Et ces mêmes experts qui recommandent (ce mot n’est pas fort) au gouvernement de serrer la ceinture et de ne pas céder aux caprices (sic) des députés…
Il est évident que, dans la situation de précarité où se vautre la Grande Ile, la responsabilité de la partie malgache, dont ses dirigeants à tous les échelons, est une évidence. Mais elle est partagée. On imagine un autre dialogue politique où, cette fois-ci, c’est le bailleur de fonds qui fait son rapport et ce sont nos dirigeants qui lui posent des questions.

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